Peut-être faudrait-il, pour aimer encore plus ce torrent furieux d'images et de sons qu'est le "Vincere", être plus familier avec l'Opéra que je ne le suis ? Et pourtant, un peu comme dans les meilleurs Coppola, cette forme grandiloquente, sulpicienne, à la limite de l'hystérie, redoublée par le jeu expressionniste d'acteurs qui cherchent une sorte de transfiguration extatique (je pense par exemple aux deux moments sublimes où le bâtard de Mussolini "interprète" les discours de son père) m'a profondément touché, transformant la vision de "Vincere" en une expérience esthétique et émotionnelle extrême. Si l'on y ajoute l'intelligence aigüe dont fait preuve Bellocchio dans son utilisation des archives de l'époque, intégrées au film comme nul ne l'a fait jusqu'à présent, et l'interprétation de Giovanna Mezzogiorno, qui paraît hantée par le fantôme de Romy Schneider, on n'est pas loin du chef d’œuvre absolu, si ce n'était une certaine baisse de tension lors des scènes plus convenues de l'internement psychiatrique. [Critique écrite en 2010]

EricDebarnot
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le 29 oct. 2016

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Eric BBYoda

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