Vinterviken est une production Netflix suédoise adaptée d'un roman de Mats Wahl. C'est la deuxième fois que ce récit est transposé en long-métrage, mais cette fois-ci, l'histoire se déroule de nos jours dans une capitale suédoise scindée, tant économiquement que socialement. C'est dans ce cadre que vont se rencontrer deux adolescents que tout semble opposer ; John-John, qui est issu de la cité, et Elisabeth, une jeune fille de famille aisée. J'ai très vite fait le lien avec l'histoire d'amour impossible de Roméo et Juliette, où deux mondes s'affrontent et où rien n'approuve l'épanouissement des deux tourtereaux. À cette base classique s'ajoute une couche sociale et urbaine, pas inintéressante sans être non plus très creusée, qui contribue au danger et à l'imprévisibilité de l'histoire, car on devine sans trop de mal que ça va déconner à un moment donné. Ce qui passe difficilement, c'est l'énième cliché du jeune homme de couleur "pauvre" (et de banlieue !) qui s'amourache de la demoiselle blanche de bonne famille. Le côté "mafieux" est aussi assez creux et ne cherche pas à être original. Certes, c'est peut-être fidèle au roman mais de l'eau a coulé sous les ponts depuis les années 90, et le réalisateur Alexis Almström, tant qu'à transposer l'histoire de nos jours, aurait pu revoir sa copie sur d'autres points. Mais sinon, sa réalisation très mouvante n'est pas déplaisante et apporte une certaine identité et rythmique au film, pulsée par quelques sons et musiques locales bien sympathiques ! Après un bon démarrage, qui expose les cadres de vie des différents personnages, le scénario s'enfoncent dans quelques longueurs, notamment lorsque les amoureux se tournent autour. Dans son ensemble, il faut dire que le scénario n'est guère très surprenant et ne prend pas trop de risques... Hormis pour son final, qui trouve un juste milieu entre tragédie et romance. Côté casting, on sent qu'ils ont mis l'accent sur des jeunes acteurs non-confirmés pour mettre en valeur l'authenticité du choc des cultures. Ça marche plutôt bien de ce point de vue là d'ailleurs car on s'attache facilement à cette bande de potes hétéroclite et les contrastes entre eux sont bien dessinés. Bon, c'est pas le film de l'année et on reconnait le côté standard des productions Netflix. Mais tout n'est pas à jeter pour autant. Les films suédois reste rare et ça se laisse regarder...