Il arrive qu'un petit téléfilm sans prétention vieux de plusieurs décennies arrive sans prévenir gare dans votre vie. Il suffit qu'il y ait un duo de futures stars, un titre intriguant et racoleur et qu'il apparaisse dans un site spécialisé dans les films inconnus des acteurs méga connus pour qu'on se dise :
> Il le foooooooooooooooooooooooo!
Viol sous contrat est la reconstitution d'un fait divers ayant eu lieu 2 années plus tôt : une femme de l'Oregon a porté plainte contre son mari pour l'avoir violé, procès inédit dans cet État puisque auparavant le viol conjugal n'était pas considéré comme vraiment un viol.
Ce téléfilm évite les écueils du misérabilisme social. Le groupe de féministes réussit à ne pas être horripilant (un modèle à suivre!) Le manichéisme est évité grâce au côté ingénu du personnage de Mickey Rourke. Celui-ci paraît tellement trop sympathique pour être patibulaire que cela en devient troublant (était-ce volontaire?)
Mais l'aspect le plus mis en valeur dans Viol sous contrat est le démontage du système judiciaire Américain, particulièrement cynique. Les personnes chargées de défendre les acteurs du procès (procureur et avocat) ne sont pas là pour les aider, mais pour poursuivre une petite rivalité orgueilleuse particulièrement infantile. La loi et la protection des citoyens ne sont que des pions dans leur petite joute. Leurs moyens sont parfois cocasses, mais souvent honteux.
La réalisation est académique mais le scénario est suffisamment bien rempli pour ne pas ennuyer. Pour éviter tout parti pris trop manifeste la scène de viol n'est montrée qu'en flashback au cours du procès, selon la version de la victime et de l'accusé, le tout de manière sobre (donc pas de plan nichon pour Linda Hamilton).
Viol sous contrat est un vieux téléfilm qui ne révolutionnera peut-être pas votre vie, mais qui reste une belle curiosité.