Dutronc et Adjani, sacré duo pour un film en demi-teintes qui cache une mélancolie assez grinçante sous ses dehors de comédie romantique un brin déjantée. Le grand Jacques joue comme souvent un personnage cynique, ici un père de famille irresponsable peu porté sur le travail salarié, face à une partenaire débordante d'énergie qui finira toutefois par se lasser d'une existence pleine d'imprévus mais aussi de risques inutiles. "Je vis avec quelqu'un, confie-t-elle dans un monologue final en voix off, il est souvent moins drôle que toi mais je suis souvent moins triste": le constat est amer mais réaliste et typique d'une époque où la quête fébrile de liberté se doublait d'un égoïsme peu scrupuleux. Dans les meilleures moments on pense à Claude Sautet, et pour cause puisque c'est Jean-Loup Dabadie est l'auteur du scénario et que c'est Philippe Sarde qui signe la musique. Une oeuvre sympathique et assez attachante, mais qui pèche par une mise en scène qui aurait gagné à être plus rigoureuse, tout comme la prise de son assez catastrophique, qui empêche d'apprécier correctement une bonne part des dialogues. Et là on n'est pas dépaysé: on se croirait dans un film français d'aujourd'hui.