Jacques (Dutronc !!!) et Isabelle !!!
Je m'attendais pas à grand-chose de ce film car on ne peut s'attendre à grand-chose venant d'un réalisateur comme Jacques Rouffio dont les œuvres se distinguent par un manque total de subtilité dans le traitement de ses sujets, par un rythme aux abonnés absents et par une absence absolue de rigueur dans la mise en scène. "Le Sucre" et "La Passante du Sans-Souci", deux histoires en or qui étaient destinées à faire de grands films, auxquelles on peut en plus ajouter des distributions prestigieuses, en sont malheureusement deux exemples marquants. Et je ne parle même pas de "L'Orchestre rouge" qui est une véritable catastrophe.
Il n'y avait donc pas de raison pour que Rouffio ne se loupe à nouveau avec "Violette et François". C'est mission à moitié accomplie. Le rythme est aux abonnés absents. Le traitement ne se distingue pas par sa finesse car les personnages secondaires manquent d'épaisseur pour ne pas dire parfois caricaturaux.
Mais heureusement, il y a Jacques Dutronc et Isabelle Adjani. Le premier parfait comme à son habitude dans un style lunaire et sans-gêne, la seconde toute aussi parfaite, comme à son habitude aussi, dans un registre caractériel et à fleur de peau, et qui parviennent à rendre attachants des paumés dont pourtant l'inconséquence les rende parfois têtes à claques. Et on ne peut s'empêcher de ressentir de l'angoisse quand ils volent dans les magasins (pas la peine d'essayer leurs méthodes, elles sont dépassées depuis longtemps !!!). Ils parviennent à porter sur leurs épaules ce film très imparfait.