Viral Factor par cherycok
Dante Lam n'est certainement pas le réalisateur de la décennie mais il reste néanmoins quelqu'un que beaucoup suivent tant le bonhomme a un savoir faire indéniable en matière de films policier / action, preuve en est avec ses derniers films, The Beast Stalker ou encore Fire of Conscience qui, malgré des défauts évidents, arrivent néanmoins à toujours retenir l'attention du spectateur. Alors que se passe-t-il lorsqu'on alloue à ce cher monsieur un budget plus que confortable (18M$) pour son dernier film The Viral Factor ? Et bien c'est simple, il se fait plaisir avec un bon gros film d'action mâtiné de guerre et de drame, dans lequel il n'a pas peur de plonger parfois dans le too much.
Et d'entrée de jeu, Dante Lam veut nous en mettre plein les mirettes en délocalisant l'action au Moyen-Orient, dans une longue scène aux décors rappelant fortement certaines cartes des célèbres jeux Call of Duty Modern Warfare 1 et 2. Explosions, voitures éjectées dans les airs, gunfight à tout va à grand renforts de mitrailleuse et de lance roquette, le tout en mettant en place très rapidement la trame de l'histoire à coups de scènes dramatiques au ralenti. Le ton est donné, ça va être bourrin, ça va cartonner, on veut nous en mettre plein la vue, et sur ce point là, c'est très réussi.
Les scènes d'action sont très bien foutues, avec de jolis effets de styles, ce qu'il faut de tôle froissée et de gunfight en pleine ville et autres affrontements divers et variés pour régaler le spectateur avide de moments épiques en tout genre. L'ensemble est un mélange de ce qui se fait dans tout bon blockbuster américain mais toujours avec cette touche HK qui nous est si chère, et ce côté too much cité plus haut est complètement assumé allant même jusqu'à nous pondre une course poursuite aérienne, en hélicoptère. Même si elle n'est au final que peu passionnante, elle aura le mérite d'être originale et de nous proposer autre chose que des poursuites en voiture ou en moto (même s'il y en a aussi dans le film).
Dans l'ensemble, il y a vraiment de quoi nous divertir avec des acteurs qui s'en donnent à cœur joie. Que ce soit Jay Chou, Nicholas Tse ou Andy On, leurs affrontements sont des plus réjouissants et certaines scènes sont vraiment très très efficaces même si le surjeu de certains d'entre eux prête parfois un peu à sourire.
C'est bien le gros problème de the Viral Factor. A trop vouloir tout pousser à l'extrême, même dans les scènes dramatiques, on tombe dans l'effet inverse et certaines scènes sont beaucoup trop larmoyantes pour être crédibles, avec un Nicholas Tse qui tombe sa petite larmichette à plusieurs reprise, filet de morve à l'appui. Ce sont les personnages qui veulent ça me direz vous, avec cette famille déchirée, où l'un des deux frères est tiraillé entre son métier de policier et son frère qui trempe dans des histoires douteuses, avec ce frère qui lui n'a en tête que de récupérer sa petite fille kidnappée par de vrais grands méchants très très méchants. Des personnages qui font extrêmement clichés au final, qu'on retrouve également dans le même genre de productions américaines (pour en revenir à ce dont je parlais plus haut), tout comme le scénario abracadabrant à base de virus et de méchant qui veut contaminer le monde entier...
Dante Lam se permet d'ailleurs quelques facilités scénaristiques avec des centres de recherche médicaux ultra gardés où sont stockés les plus grands virus mais dans lesquels on semble rentrer comme dans un moulin, où encore des hôpitaux dans lesquels il suffit d'avoir une blouse blanche pour se balader comme bon nous semble. Rigolo !
Mais après tout, est-ce bien grave ? Oui, si vous partez dans l'optique de trouver ici un film un peu plus intelligent qu'un actionner basique... Non, si justement un actionner bien bourrin et rythmé comme il faut vous tente pour passer un bon moment. Dans mon cas, je penche pour la deuxième solution et The Viral Factor aura été un excellent divertissement rempli de petits défaut certes, mais ô combien réjouissant. C'est con, c'est fun, ça pète de partout, Dante Lam s'est fait plaisir et moi aussi par la même occasion.