Dans l’une de ses récentes sorties médiatique, Claud Lelouch disait que le temps qui passe était le seul critique valable. Comprendre que la presse n’en est pas à quelques inepties près en ce qui concerne certains chef d’oeuvre qui furent incompris lors de leurs sortie. Mais il suffit parfois d’un seul homme, une seule personnalité pour en réévaluer le travail à sa juste valeur. Citons Refn avec Massacre à la Tronçonneuse (même si Mad Movies s’est toujours positionné en fervent défenseur et admirateur du film de Tobe Hooper) ou bien La Planète des Vampires de Mario Bava. Certains d’entre nous parmi les contributeurs du site dont je fais partie se sont donc fait le chantre de certains écrins injustement mésestimé, c’est le cas pour ma part d’un large pan de la série bis, des Full Moon, aux splatter underground allemand, jusqu’aux nombreux DTV garnissant les étalages de nos cash express où figure des auteurs tel que le regretté Albert Pyun. Je vais donc devoir me faire l’avocat autoproclamé de John Bruno en réponse à la véhémence de la presse mais aussi de celle d’un célèbre et estimable youtubeur qui en a fait son fond de commerce dans l’une de ses vidéos puisque la popularité de Virus est surtout dût au test de son adaptation vidéoludique réalisé par le célèbre Joueur du Grenier.


Seulement voilà, Frédéric Molas a peut-être l’apanage des mauvais jeux mais en aucun celui du cinéma. Par conséquent la page sens critique qui est dédié au film se retrouve complètement parasité de notes et d'avis sans intérêt de profanes qui s’amusent à en rire et à mettre des bulles sans parfois avoir regarder l’intégralité du film. Et puis il y a les imbéciles heureux, ceux qui en opposition attribue des 9 et des 10 en le qualifiant de « best worst film ever » histoire de paraphraser Karim Debbache. À croire qu’il n’existe que des moutons dans cette communauté. Et il y a enfin ceux que je qualifierai de « so...so » qui sont partagé entre deux sentiments et donc incapable de formuler une véritable opinion personnelle sur le sujet, du moins quant la vision du film ne les laisse pas totalement indifférent. On ne peut pas leur en vouloir car sans cette vidéo, nul doute que ce Virus aurait probablement eu l’effet d’un petit rhum à côté duquel nous serions tous passer sans y prêter la moindre attention. Comme souvent, la vérité se situe au milieu (tout ne repose que sur un fragile équilibre dans ce monde de tarés), et finalement, c’est surtout le cynisme des pisse-froid le véritable virus de cette époque, mais certainement pas celui de John Bruno qui est une honnête et divertissante série B.


S’il fallait d’ailleurs vous en convaincre, il me suffirait de vous parler de son introduction en haute mer qui n’a absolument rien à envier aux Révoltés du Bounty de Lewis Millestone dans sa traversée du Cap Horn que ce soit dans l’emploi de son cinémascope ou de sa mise en scène qui alterne entre des prises de vues extérieur avec une utilisation extrêmement astucieuse de miniature imperceptible pour le commun des spectateurs, mais également à l’ intérieur du bateau où nous sommes ballottés par les flots et plongés au plein coeur de cette houle tumultueuse qui fait chavirer le rafiot et les marins qui sont à son bord. Et puis le film dispose d’un vrai casting de cinéma, composé de Donald Sutherland, l’un des frangins Baldwin et même de Jamie Lee Curtis et je me fou bien qu’elle puisse le qualifier de pire film de sa carrière. L’histoire s’intéresse à un équipage de remorqueur crève la dalle qui vont mettre la main sur un gros butin : un énorme paquebot russe abandonné qui pourrait leur rapporter 30 millions au bas mot. Problème, le vaisseau est habité par une mystérieuse entité venu d’ailleurs qui utilise les circuits électriques pour posséder les corps et appareils afin d’en faire des créatures biomécaniques meurtrières. La survie de l’humanité c’est donc tout l’enjeu de ce récit aux thématiques hardware qui évoque irrémédiablement The Thing de John Carpenter avec son environnement en huit clos et cette contamination d’un mal ancestrale issue des profondeurs de notre univers qui invoque les terreurs cosmique de H.P. Lovecraft.


Au vu de la teneur du sujet, il y a évidemment de quoi regretter que John Carpenter n’en est pas été le réalisateur. Mais à défaut d’être un grand metteur scène, John Franco est néanmoins un technicien hors-pair qui s’est spécialisé dans les effets visuels. Il faut savoir que c’est un ancien proche collaborateur de James Cameron qui a travaillé sur Terminator 2, Avatar ainsi que Abyss pour n’en citer que quelques uns. Ainsi l’apprenti cinéaste a sût s’entourer de tout un tas de gens compétents (maquilleurs, créative artistes, etc..) spécialisés dans les sfx et les animatroniques, tandis que la conception du titan de chair et d’acier a été supervisés par la société de Phil Tippet. Certaines séquences restent également en mémoire comme cette chaîne de production cybernétique digne des pires visions de body horror pondu par Brian Yuzna. Alors certes, l’atmosphère horrifique préalablement esquissé finira fatalement par retomber à plat face à cette volonté de vouloir nous dispenser à tout prix de scène gore et spectaculaire mais c’est aussi là que réside tout l’intérêt de ce Virus qui n’avait pas encore été parasité par cette démocratisation des images de synthèse, privilégiant toujours les effets pratique à nul autre pareil, et rien que pour cela, le film mérite tout votre intérêt.


T’aimes l’odeur du blaster fumé au petit déjeuner ? Tu rêves de pouvoir voyager à travers d’autres dimensions afin de quitter ce monde de cons ? Rends-toi sur L’Écran Barge où tu trouveras toute une liste de critiques dédiées à l’univers de la science-fiction, garanties sans couenne de porc.

Le-Roy-du-Bis
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le 17 juil. 2024

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