Pompages !
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Après une Boîte Noire diablement réussie, dire que le nouvel opus de Yann Gozlan était très attendu relevait de l'euphémisme. D'autant plus qu'il persévère avec Visions dans le genre thriller intriguant, mais cette fois-ci sans sa muse Pierre Niney.
D'autant plus que le réalisateur semble ne pas en avoir fini avec le milieu aéronautique.
Sauf que de manière inexplicable, cette fois, quelque chose cloche.
Ce ne sera pas le fait que Gozlan se permette de rendre hommage ou de convoquer ses influences cinéma, Roman Polanski et Brian De Palma en tête, comme peuvent l'asséner sans nuances certains vociférants puristes dans la pose outragée qu'on leur connaît.
Ce ne sera pas plus le fait que Gozlan revisite certains lieux ou certaines formules de ses films précédents.
Non. Il faudra plutôt tourner le regard vers une certaine froideur d'autant plus surprenante qu'elle était totalement inconnue de Un Homme Idéal ou de Boîte Noire. Visions sera aussi handicapé par son absence totale d'empathie envers des personnages lisses, incapables d'exister réellement et ne semblant n'être envisagés que comme des fonctions du récit. A ce titre, le pot-aux-roses de l'entreprise montrera à quel point Diane Kruger et Mathieu Kassovitz n'ont finalement pas grand chose avec lequel composer leur rôle respectif d'épouse qui perd pied et de mari qui est voulu comme trouble.
De la même manière, le spectateur pourra se laisser gagner par un sentiment de tout ça pour ça devant
la culpabilité finalement petite-bourgeoise mise en scène à l'écran.
Mais si la destination s'avère quelque peu décevante, le voyage en lui-même vaudrait presque à lui seul le prix du billet, Yann Gozlan réussissant une fois encore à installer une ambiance trouble propre à animer les visions de son héroïne. De manière habile, il enchaîne les apnées et les ruptures, les visions prémonitoires et les cauchemars cryptiques, les hallucinations et le trouble d'une réalité qui de plus en plus se dérobe.
Faisant qu'il y a, dans Visions, quelques images proprement magiques des obsessions et du paysage mental fragilisé de Diane Kruger. Dommage cependant qu'elles n'animent qu'un thriller sans grande surprise qui, s'il veut évoluer vers le fantastique, ne fait qu'effleurer le genre sans s'en emparer totalement.
Et si l'étrange beauté l'emporte en plus d'une occasion, c'est cette impression de froideur parfois déceptive qui s'imposera néanmoins à la sortie de la séance, rappelant amèrement que Boîte Noire, c'était quand même bien plus virtuose.
Behind_the_Mask, dans le blanc de l'oeil.
Créée
le 7 sept. 2023
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