Visions
5.2
Visions

Film de Yann Gozlan (2023)

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Visions : Entre réalité, fantasme et fiction

Après nous avoir agréablement surpris dans son Triller Boite Noire , Yann Gozlan nous revient avec un nouveau film sur fond de de relation toxique.


Visions nous emmène dans une relation entre trois personnes , dont Ana qui revient dans la vie d’Estelle vingt ans après leur séparation. Des cauchemars très réel vont s’en suivre, déstabilisant ainsi la pilote de l’air pourtant normalement sûr d’elle.


Pour tout dire, lorsque j’ai vu la bande-annonce et le titre du film, j’ai pensé que cela était la nouvelle production de la société qui avait produit La nuée et qui sortira prochainement Acide. Car le thème des visions n’est pas souvent évoqué dans le cinéma français moderne, si ce n’est qu’en plus, il y avait un parfum de fantastique.


Au début du film tout semble idéal pour ce couple vivant dans le sud de la France, dans une maison luxueuse. Mais très vite, cette vie va être chamboulé par quelqu’un qu’Estelle ne pensait plus voir de sa vie.


Tout comme Estelle, le spectateur sera de plus en plus perplexe et confus tout au long du film , mélangeant scènes de fiction et de réalité. Estelle sera la première étonnée de voir à quelle point ses cauchemars deviennent une réalité tangible. Le montage du film nous imprègne de ses pensées et nous met dans la même confusion que le personnage principal, sans qu’on sache vraiment si cela se passe en elle, que cela soit du à une une vision ou encore le fait de craintes fantasmées.


Matthieu Kassovitz interprète un homme qui essaye de dissuader Estelle que cette relation n’amènera rien de bon. Son personnage aime sa femme et protecteur auprès d’elle. Depuis le temps qu’ils se connaissent, il se dit qu’il serait peut-être temps d’avoir un enfant ensemble. Guillaume ne changera pas de position et protégera sa femme du mieux qu’il peut tout au long du film. Le jeu d’acteur de M. Kassovitz est diversifié et montre dans les scènes de cauchemars une autre facette de lui, sans qu’on sache s’il pourrait véritablement être comme cela dans des conditions réelles. Un très bon rôle pour M. Kassovitz qui nous avait déjà démontré ses talents d’acteur dans le bureau des légendes.


Quant à Diane Kruger, on le la présente plus. Plusieurs fois nominé pour les films populaires comme Troie, les brigade du tigre ou encore Inglorious Bastards, cette actrice confirmée d’origine allemande nous interprète ici un personnage perturbé par ses visions, sombrant peu à peu dans la paranoïa et le désespoir. Un personnage qui au début, fait du sport de façon assidue pour se tenir en forme, et est très persévérante dans sa vie professionnelle.


Sur deux points Visions est semblable à Boîte noire :


Tout d’abord, sur le plan de l’aéronautique. Les deux films présentent des personnages travaillant pour l’aviation civile. Dans Boite Noire, c’est l’acteur Pierre Niney qui joue un agent chargé d’enquêter sur un crash aérien. Ici c’est Diane Kruger en pilote de l’air. Yann Gozlan à un une fascination pour le monde de l’aviation. Il montre qu’il maîtrise le sujet de bout en bout que ce soit visuellement ou techniquement. Tous les plans présentés dans Visions sur les avions sont fait pour qu’on y voit grandeur et majestuosité.


Ensuite, sur le plan de musique ou plus particulièrement des bruits sonore. Dans Boite Noire, ce sont les retranscriptions sonores enregistrées par la boite boite de l’avion qui sont scrutées à la loupe par l’agent de la BEA. Dans Visions, c’est deux scènes en particulier qui ont éveillé ma curiosité : Alors qu’Estelle écoute un message vocal fait uniquement de sons, elle arrivera à resituer l’interlocuteur lors de l’enregistrement vocal. Deux situations ayant le même but dans deux films différents.


Quant à la dernière scène du film, elle vient finir la boucle avec le début du film donnant un air de fantastique, qui laissera dans l’expectative le spectateur.


En résumé, Yann Gozlan réussit à imposer une ambiance oppressante, avec la mise en place d’une relation toxique et destructive, tout en nous mettant dans la psyché du personnage principal. Ce tour de force, je n’ai pu le voir qu’une fois jusqu’à aujourd’hui, c’était dans The Father, qui traite de la maladie d’Alzheimer.

CodiuyeUtah
6
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le 5 oct. 2023

Critique lue 22 fois

Code Utah

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