Une rencontre qui débouche sur un amour passionnel dans les années 20 entre deux écrivaines qui n'ont pas laissé la même trace : Virginia Woolf et Vita Sackville-West. Toutes les deux très en avance sur leur temps : la première par son oeuvre, la deuxième par sa vie scandaleuse et libérée. Inspiré d'une pièce de théâtre et de leur foisonnante correspondance, Vita & Vitginia fait montre d'un grand classicisme hormis dans sa partition musicale (électronique) et dans quelques effets spéciaux supposés montrer la fragilité mentale de Woolf. Si le film réussit à recréer l'atmosphère de l'époque et la spécificité de ces deux femmes de "l'être", il s'avère en revanche incapable de montrer l'alchimie amoureuse entre elles, le caractère très littéraire des dialogues aidant assez peu. Le film semble en permanence à la recherche de son style, plus fasciné peut-être par le personnage flamboyant de Vita et par son inépuisable garde-robe (Gemma Arterton semble moins à l'aise qu'à l'accoutumée) que par celui de Virginia, incarnée par une très bonne actrice (Elisabeth Devicki) mais qui ne fait certainement pas dix ans de plus que son amante, comme dans la réalité. Un détail, peut-être, mais symptomatique d'un long-métrage en panne de rythme, qui abuse des gros plans et fait souvent preuve de redondance laissant à penser que la liaison n'a duré que quelques mois alors qu'elle n'a cessé qu'au bout de plusieurs années. Ce n'est donc pas la Dolce Vita & Sweet Virginia même si le film parvient à montrer comment cet amour stimula la créativité de Virginia Woolf avec l'écriture d'Orlando, l'un de ses romans les plus audacieux, directement inspiré par Vita Sackville-West.

Cinephile-doux
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2019

Créée

le 14 juil. 2019

Critique lue 941 fois

11 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 941 fois

11

D'autres avis sur Vita & Virginia

Vita & Virginia
Fêtons_le_cinéma
4

Peurs et fantasmes

Vita & Virginia aimerait faire dialoguer le siècle des deux femmes de lettres avec le nôtre, de la même façon qu’Orlando (Sally Potter, 1992) s’emparait du roman de même nom de Virginia Woolf...

le 6 mars 2021

6 j'aime

Vita & Virginia
HorsebackRevenge
7

Critique de Vita & Virginia par HorsebackRevenge

J'ai failli m'enfuir de la salle en courant quand après seulement 30 petites minutes, je me suis aperçu que les lettres de chacune prenaient bien trop d'importance dans ce qui doit rester du cinéma...

le 11 juil. 2019

5 j'aime

Vita & Virginia
constancepillerault
5

Critique de Vita & Virginia par constancepillerault

Un film à la réalisation élégante (beaux décors, reconstitution impeccable), mais qui peine à convaincre. D'un tel sujet, avec de tels personnages, on attendait de la fougue, de la passion. Ca reste...

le 5 avr. 2021

2 j'aime

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13