Sur fond de catastrophisme lié à l'imminence d'une guerre nucléaire, Claude Lelouch imagine une sujet nébuleux où les conjoints de Charlotte Rampling (Michel Piccoli) et de Jean-Louis Trintignant (Evelyne Bouix) disparaissent et réapparaissent mystérieusement amnésiques.
Le cinéaste nous intrigue au début, avec son récit éparpillé comme habituellement, puis nous surprend à la fin avec un dénouement astucieux et inattendu. Mais entre les deux, dans quel ennui ne nous plonge-t-il pas avec son énigme, de type science-fiction, qui se traine, avec ses séquences ridicules inhérentes à son cinéma trop sincère ou ingénu. Certes la fin de l'histoire justifie certaines outrances scénaristiques qui indisposent dans la plus grande partie du film. Toutefois, le mal est fait, et le récit de Lelouch, son maniérisme, quelques uns des personnages, ont fini de nous agacer et de nous faire décrocher.
On ne sait pas du tout, au coeur du film, où le cinéaste veut en venir et ce n'est pas un atout; car, rebuté par le fond et la forme, on n'est absolument pas réceptif au suspense que le réalisateur croit imposer.
Si les interprètes sont convaincus, sans être épargnés par quelques scènes grotesques, on ne trouvera pas de ces numéros d'acteurs ludiques et comme spontanés -hormis un court moment entre Trintignant et Evelyne Bouix- qui font le charme du cinéma de Lelouch