Tsai Ming-liang signe comme second long-métrage une œuvre qui traite du mal de vivre et d’aimer. Il prend pour se faire trois jeunes adultes perdus dans une ville déshumanisée où la communication est de plus en plus difficile. Ils parlent peu mais ils sont envahis d’un brouhaha immense et permanent issu de Taipei. C’est en cela que frappe Vive l’amour. Les personnages se font peut entendre, tentant de se cacher dans un appartement incroyablement vide et grand, alors même qu’ils se noient dans l’effervescence d’une ville bruyante et impersonnelle.
Tsai Ming-liang impose dès cette seconde œuvre un style propre. Une réalisation minimaliste à l’image de l’action. Le langage des corps supplante les mots. L’auteur s’investit dans le cinéma qui le caractérisera par la suite, même s’il n’est pas exempt de défauts. On regrettera dans ce Vive l’amour des séquences qui souffrent de quelques longueurs. Qu’importe, le cinéaste taiwanais nous raconte avec humour et désenchantement des personnages atteints des maux de la ville, le mal être de nos sociétés modernes. Une œuvre sur l’amour et son manque au quotidien.
Vive l’amour est une œuvre belle qui reflète un mal être caractéristique de nos sociétés. Si l’œuvre lasse parfois, elle sait aussi dépeindre avec simplicité les tourments amoureux ainsi qu’une réflexion sur la place de l’individu en société. Pas le meilleur film de son auteur mais une mise en bouche pour ses œuvres suivantes, un passage obligé pour mieux comprendre tous les aspects de son cinéma.
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