Vive la liberté (17min) - 1929 de Leo McCarey
Coursés par un policier, les deux bagnards reprennent leurs habits civils. Ils souhaitent échanger leurs pantalons et, de fil en aiguille, se retrouvent en haut d’un immeuble en chantier…
Une situation qui s’étire, un parfait « de fil en aiguille », pas de doute, nous sommes bien dans l’univers de Laurel et Hardy.
Un certain Léo Mac Carey, qui réalise et supervise bon nombre de courts-métrages mettant en scène le duo Laurel et Hardy, signe celui qui nous intéresse aujourd’hui.
Une brève présentation s’impose.
Né à Los Angeles, Mac Carey étudie le droit avant d’entrer dans le monde du cinéma où il débute chez Universal. En 1918, il devient assistant réalisateur de Tod Browing et réalise trois ans plus tard son premier long-métrage, Society Secrets. Repéré par les studios Hal Roach qui l’engage comme réalisateur et scénariste, il devient vice-président de la société en 1925. La compagnie ne manque pas d’acteurs comiques mais il reconnaît le potentiel de Stan Laurel et Oliver Hardy et leur propose de s’associer pour créer leur duo iconique. Bien qu’il ait produit dix-neuf films pour Laurel et Hardy, il n’en réalise que trois dont Vive la liberté. L’expérience qu’il se forgera à leurs côtés sera essentielle pour la suite de sa carrière à la Paramount où il continuera à réaliser des comédies, notamment La Soupe au Canard avec les Marx Brothers en 1933.
Lorsqu’il réalise L’Extravagant M.Ruggles en 1934, Leo Mac Carey voit enfin l’occasion de déployer pleinement son talent. Un film qui se veut plus personnel et qui livre une vision singulière des valeurs des Etats-Unis tout en développant le comique qu’il a muri par le passé. Le réalisateur continuera à s’exercer à d’autres registres en proposant avec Place aux jeunes sorti en 1937, un drame sur la fin la vie d’un couple âgé. Toujours en 1937, il reçoit l’oscar du meilleur réalisateur pour Cette Sacrée Vérité. Deux ans plus tard, il réalise la comédie romantique à succès Elle et lui avec Irene Dunne et Charles Boyer, film dont il fera lui-même le remake en 1957 avec, dans les rôles titres Cary Grant et Deborah Kerr. Le remake d’Elle et lui est désormais considéré comme un classique du cinéma américain et représente un sommet de la carrière de Leo Mac Carey.
Vive la liberté ! est ma foi plutôt plaisant.
Les personnages se retrouvent comme souvent embarqués dans un mouvement qui les dépasse, une réaction en chaîne qui s’éloigne du postulat initial. Ici, celui d’échanger les pantalons.
La situation prend de l’ampleur par l’effet du hasard et des maladresses. Malgré l’échange des pantalons, rien n’est résolu et la catastrophe continue. Cependant, comme souvent, les chutes inévitables sont évitées.
Les deux acteurs sont à l’aise ensemble, apparaissant déjà comme les deux facettes d’une même pièce. Là est tout le paradoxe de leur collaboration, ils forment un couple parfait malgré leur déséquilibre. Ici, comme souvent à leurs débuts, les scènes sont simples et propices aux gags du duo.