Faut-il que la mort frappe à notre porte pour que nous prenions enfin la mesure de notre propre existence ?
C'est cette thématique qui est abordée ici avec beaucoup de justesse, portée par un Bill Nighy absolument impeccable dans une sobriété qui lui sied à merveille.
Le film nous pousse à nous interroger sur la validité de notre quotidien, avec finalement encore et toujours cette fameuse question : quel sens donne-t-on à la vie que l'on mène ? Sommes-nous pleinement conscients de ce que nous faisons et acteurs de notre bonheur, ou notre propre volonté a-t-elle été broyée par les injonctions diverses de la vie ne laissant place qu'à une marche en avant mécanique dénuée de toute vitalité ?
C'est d'ailleurs ce qu'évoque Mlle Harris en révélant le surnom de Mr Williams, alias "M. Zombie" : "quelqu'un qui a l'air mort, mais qui ne l'est pas vraiment".
Chacun se fera sa propre introspection ! Mais le film nous rappelle à quel point cela vaut le coup de se pencher sur la question.
Et finalement, il nous laisse le choix : avoir une légère prise de conscience, comme un électrochoc, qui l'espace d'un instant nous pousse à nous tenir des promesses aux effets éphémères, avant de se remettre dans le rang une fois l'émotion passée, ou en faire quelque chose, prendre la mesure de sa puissance poétique, et se rapprocher au plus près des plus belles choses que la vie peut être en mesure de nous offrir, si tant est que l'on ait le courage de s'arracher à notre propre zombification !
En deux mots : touchant et vrai.