Un gentleman à bascule

Bonjour.

Surprenante entreprise que de vouloir faire en 2022 un mélo dans le style et l'esprit des années d'après-guerre, que ce soit dans les décombres de l'Europe ou dans ceux du Japon.

Ce style mélodramatique et cet esprit "belle âme" n'ont plus cours, et vouloir les imposer transposés tel quel sans tenir compte d'un demi siècle passé, paraît d'une inconséquence surprenante.

Le résultat sent la guimauve et tombe dans la soupe à la sensiblerie ; complètement inconsistant, à faire pleurer dans les chaumières, de bons sentiments et de sauce à la gentillesse du vieux gentleman britannique enfin capable de remplir de bon coeur sa mission de civil servant, juste avant de mettre un pied dans la tombe. Ça frise l'abjecte.

Insupportable, c 'est le sentiment que j'ai éprouvé de bout en bout de ce curieux film ennuyeux, limite grossier (fils inconsistant, belle-fille acariâtre, haut fonctionnaire rivé à son scotch... tout n'est que stéréotype) qui s'est complètement trompé d'époque en voulant nous faire sourire, la larme à l'oeil, en nous en montrant une autre version en forme de mensonge pour un hommage bien-pensant qui tombe à plat.

C'est tellement loin de convaincre. Tellement loin d'un Ken Loach, d'un Mike Leigh et de tant d'autres qui ne doivent rien dans leur finesse à ce genre Mary Poppins déplacé. Soit dit, bien entendu, sans rien enlever à Mary Poppins, ni à Akira Kurosawa.