Le film s'ouvre sur une radio de l'estomac. En fond, une voix off nous annonce que son malheureux propriétaire, notre héros, va bientôt mourir d'un cancer. Ce dernier est un petit fonctionnaire, dans une administration digne de La Maison Qui Rend Fou dans Les 12 Travaux d'Astérix (on a les références qu'on peut!) : "Vous demandez la construction d'un nouveau parc, adressez-vous à la section ingénierie", "Mais ce terrain est infesté de moustiques, cela concerne d'abord la section Zone insalubre?", "Comment vous n'avez pas l'accord de la section Administration Générale?" ... Bref, notre pauvre héros végète depuis 30 ans dans un des nombreux services de cette administration tentaculaire. Jusqu'au jour où la révélation de son cancer lui fait prendre conscience de l'inutilité de sa vie.
Le film est composé de 2 parties distinctes. Dans la première, malgré tout le bien que je pense de Takeshi Shimura, ses yeux de chien battu ont fini par me donner des pulsions meurtrières. La seconde, qui se déroule quelques mois plus tard à l'enterrement de notre cher fonctionnaire, est remarquable. Kurosawa s'attarde sur les réactions des personnes qui l'ont cotoyé : chef, collègues, familles...entre hypocrisie, mauvaise foi, remords et promesses, on ne peut que savourer.
Encore un Kurosawa qui mérite le détour!