Voici le premier film réalisé par Anna Karina, ex-égérie de Godard, où elle joue, produit et écrit dans ce qui est une histoire d'amour très contrariée.
Vivant une relation aussi tranquille qu'ennuyeuse, un prof d'histoire rencontre au détour d'un café une femme avec qui il va vivre une passion dévorante, au point qu'il ne va plus travailler et se décider à la suivre à New York, sans but particulier...
Puisant son inspiration aussi bien dans l'époque, la guerre du Vietnam faisait encore rage, que dans le cinéma de son ex-mari Jean-Luc Godard, Anna Karina livre au fond un film assez touchant sur la liberté donnée par l'amour, même si c'est prendre de gros risques. En particulier pour cet homme, joué par Michel Lancelot, qui va tout perdre, mais fou d'amour pour cette femme, dont on ne connait pas son passé ni ce qu'elle fait, il veut tenter le coup. On le voit déraciné dans New-York, fou de jalousie envers le nombreux amis de sa compagne, nommée Julie, et qui va vouloir qu'ils rentrent en France.
Il est d'ailleurs intéressant à noter que le rapport évolue entre les deux au cours du film, où l'homme est au départ sérieux et la fille délurée, et au retour sur Paris, ça va s'inverser, elle va devenir vendeuse et lui faire des cours à domicile alors qu'il s'enfonce dans l'alcool.
Le film a été tourné en 16 mm, ce qui explique la forte granulation à l'image, mais aussi un budget très réduit, où beaucoup de plans de New-York ont été tournés sans autorisation.
Après, il faut dire que c'est assez particulier dans le fait qu'il se passe très peu de choses, c'est plus une atmosphère, car on suit sans arrêt ces deux personnages, mais il y a quelque chose de beau, non seulement à voir Anna Karina faire un premier film, mais aussi dans la simplicité que ça raconte.