Quand j'ai vu le nom de Guy Hamilton sur l'affiche, je craignais le pire pour ce nouvel opus. Cela ne sentait pas bon, j'avais très peur de retrouver un résultat visuel similaire à celui du précédent opus qui était désappointant sur plusieurs choses. Bon ! Je ne vais pas tourner autour du pot ! Si vous voulez réellement savoir ce que je pense de ceci, on est loin de la vision que je prédisais. Par miracle ! On est devant à un rattrapage salutaire ! On est devant un espoir indiquant que la franchise va repartir sous de bonnes nouvelles bases, avec des nouveaux ingrédients cinématographiques qui rehaussent considérablement la qualité de cette honorable série de films d'espionnage.
Par rapport aux précédents opus, on note pas beaucoup de changements majeurs. On est juste face à une œuvre filmique satisfaisante dans sa mise en œuvre, que ce soit dans la technicité ou dans le visuel. Le grand changement c'est Roger Moore, le nouvel acteur qui s'approprie du fameux Walther PPK et du smoking bondien. Ce dernier a été très sollicité pour occuper le rôle d'agent secret bien avant cet opus, il était malheureusement très pris par ses séries à succès tels que Le Saint ou Amicalement vôtre. D'un côté, c'était une bonne chose, ces séries l'ont aidé à se préparer pour son nouveau rôle, il jouait un peu près le même type de personnage dans ses séries et le faisait très bien en plus.
Cependant ! Il faut le reconnaître, Roger Moore n'est pas Sean Connery. Il faut faire une croix sur le côté machiste et cynique de Sean puisque Roger joue plus sur le ton de l'amusement et celui de l'humour britannique. Ce dernier dessine des airs faciaux qui changement complètement la personnalité de James Bond à l'époque joué par l'ancien interprète. Il est plus à provoquer de la sympathie et ne pas à prendre au sérieux ce qui se passe autour de lui. Ce dernier est donc une nouvelle direction artistique pour la franchise et on rentre plus dans un contexte légèrement humoristique. En ce qui me concerne, cela ne m'a pas du tout dérangé.
Je trouve parfaitement normal de changer certaines choses dans une franchise pour donner plus d'intérêt à la visionner avec toujours plus de curiosité. Bien entendu ! La présence de Roger Moore n'est pas le seul avantage de cette franchise. Comme je l'ai dit au début, c'est un beau rattrapage. On retrouve un vrai état d'esprit bondien et une mise en scène tout à fait conforme à celui d'un véritable film d'espionnage, et non pas le truc feuilleton idiot de l'opus précédent. Bien que le scénario soit banal, j'approuve l'idée de mettre une sorte de trafic de drogue mené par une organisation afro-américaine au centre de l'intrigue.
C'est une menace tout à fait adéquate pour qu'un agent secret s'y mêle avant qu'un plan maléfique soit mis en place, d'autant que le mouvement des Black Panthers était très actif à la sortie du film. Donc, nous avons des méchants noirs en tant qu’antagonistes et je dis pourquoi pas ? Surtout quand ils ont bien joué par des acteurs convaincants comme Yaphet Kotto ou Julius W. Harris. Ils dirigent un club infâme de malfaiteurs de même type racial, c’est une organisation criminelle qui développe inévitablement une ambiance vaudou tout à fait entraînante pour suivre le long-métrage du début jusqu’à la fin.
Du côté des James Bond Girl, nous avons une Gloria Hendry qui ne marque pas vraiment les esprits, mise à part le fait qu'elle soit la première actrice noire à occuper ce genre de rôle féminin. Nous avons également une jolie Jane Seymour mais pas très marquante non plus, mise à part le fait qu'elle prédit l'avenir avec ses cartes, cela peut effectivement développer une certaine atmosphère intrigante pendant le visionnage.
Dans le visuel, Guy Hamilton parvient à nous livrer une œuvre presque de même qualité que celle de Goldinger, avec une mise en scène propre et fluide et un sacré festival de scènes d'action bien foutues (Le combat final dans le train, la longue course-poursuite en bateaux ou même la scène incroyable avec les crocodiles). La bande son est également excellente à entendre, elle rentre très bien dans l'ambiance du long-métrage. Du coup ! Tout va bien ! La franchise semble être sauvée, il n'y a plus qu'à espérer que cela continue ainsi. 8/10
- Lui, c'est le vieux Albert, c'est un caïman. Vous savez ! Un jour je ne fessai pas attention, il m'a arraché le bras.
- bien joué Albert !