Avec Vivre, Mourir, Renaître, Gaël Morel se projette dans les années 90, point de bascule d’une jeunesse qui va passer en un rien de temps de l’insouciance à la peur, fracassée par l’arrivée du Sida.

Ancien acteur et désormais héritier du cinéma de Téchiné, le réalisateur raconte une histoire comme la maladie a du en écrire des milliers en France et partout dans le monde. C’est celle de Emma, Sammy et Cyril, un triangle amoureux forcément tragique. Il aborde frontalement et avec justesse la question de la bisexualité masculine (en tant que sexualité pleinement valide et non simple expérience), ce qui est suffisamment rare dans le cinéma français pour être souligné.

Son trio se déploie dans un scénario fait d’ellipses et de sauts dans le temps plutôt bien maitrisés, en un mélodrame intense, tour à tour sombre et lumineux, qui révèle trois comédiens qui sont sans doute le futur du cinéma français. Théo Christine, magnétique et fiévreux, une gueule, en impose déjà.

La mise en scène est classique, faisant primer les émotions à travers une puissante bande-son allant de tubes pop de l’époque à des morceaux classiques au piano.

Elle dégage un réalisme menaçant, mais refuse de s’enfermer dans la noirceur, laissant poindre quelque chose de doux et de l’espoir, malgré tout.

Vivre, Mourir, Renaître porte bien son titre.

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le 29 sept. 2024

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