Le réalisateur belge Manu Bonmariage nous livre ici un double portrait, extrêmement intime et touchant, de deux hommes qui luttent vaillamment contre un cancer et qui envisagent l’euthanasie pour mettre fin à leurs souffrances et à un acharnement thérapeutique qui n’a plus lieu d’être selon-eux.
Alors que le droit à l’euthanasie est (hélas) encore interdit dans bon nombre de pays (dont la France), Vivre sa mort (2016) donne la parole à des hommes et des femmes (leurs épouses), dans leur lutte pour pouvoir vivre leur mort comme ils le souhaitent. Un documentaire qui n’est pas sans rappeler l’émouvant Blackbird (2020) de Roger Michell avec Susan Sarandon et qui avait pour thème principal "l’euthanasie active" (à ne pas confondre avec "l’euthanasie passive").
Manu Bonmariage nous immisce au cœur de deux familles, celles de Philippe & Manu, qui ont acceptés d’ouvrir grands leurs portes à la caméra du documentaliste. On se retrouve de plein fouet dans leurs vies personnelles, leurs discutions, leurs réunions familiales, leurs mots tendres et leurs étreintes, les moments sont durs à regarder et émouvants à la fois. Chacun vit sa mort d’une façon bien différente, comme en atteste Philippe qui tente d’y trouver un sens, en organisant tout et ne laissant rien au hasard. L’approche de la mort n’est pas la même, la douleur non plus, les portraits sont filmés avec beaucoup de pudeur et de retenue.
Le réalisateur les aura suivis jusqu’au bout du processus, jusqu’à l’injection finale, accompagné par un prête pour l’un ou la messe à la télévision pour l’autre. Des portraits attendrissants de deux hommes bien décidés à ne pas subir leur mort et à être acteur de leur décision, après des mois de lutte contre la maladie.
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