Plutôt séduit par l'esthétique et l'originalité de "Faster, Pussycat ! Kill ! Kill !", c'est sans grande appréhension que je me suis lancé dans le visionnage du "Vixen" de Russ Meyer, qui promettait de me faire passer un moment bien délirant. Et là, comment dire... Non, bande de pervers, vous ne me ferez pas croire que c'est pour le fond, et non pour la forme (ou plutôt les formes), que certains d'entre vous revoient régulièrement ce film ! Un fond, mais quel fond ? Allez, je vous l'accorde, j'ai déjà vu des nanars érotiques avec encore moins de scénario que ça, mais en toute honnêteté, malgré un mari aviateur ça ne vole pas bien haut ! D'ailleurs, sur l'affiche, le slogan "Is she woman or animal ?" trahit de lui-même l'intention première du réalisateur, qui était bel et bien de capturer sous tous les angles la poitrine improbable d'Erica Gavin.
Gavin se glisse donc dans la peau d'une Renarde (prénom ridicule au demeurant) qui, en l'absence de son pilote de mari, laisse libre cours à sa nymphomanie en se tapant tous les mecs du coin (et malgré cela, à aucun moment le gars ne se doute de quelque chose, tel l'idiot du village qu'il est). Enfin tous sauf un, parce qu'il est black et qu'il s'avère que malgré son physique avantageux, Renarde a une légère tendance au racisme. On la verra jeter son dévolu sur une fille et même, comble du n'importe quoi, sur son frère (oui oui), mais tout, tout pour échapper au méchant noir qui lui donne des boutons. Cette aversion excessive est censée être une métaphore (presque) du sort réservé à la communauté noire dans les années 60 aux Etats-Unis, notamment lors de la guerre du Vietnam où on les utilisait comme chair à canon. L'intention est louable mais l'oeuvre est foutraque, tout aussi atypique que "Faster, Pussycat... !" mais beaucoup moins bien jouée et réalisée. Quant au scénario, ne nous leurrons donc pas, les images qui vous marqueront ne seront pas celle d'un Niles souriant devant la happy end qui l'attend, mais bien celles d'une Renarde en chaleur exhibant lors des nombreuses scènes érotiques (et ça commence dès l'ouverture) son hypertrophie mammaire devant les yeux ébahis du spectateur lambda. On ne manquera pas de regarder les autres épisodes... Par "curiosité" !