Voici un excellent thème pour traiter des conséquences de la guerre sur les soldats, homme ou femme. Certes, nous sommes très loin de "Voyage au bout de l'enfer", ou de "Full metal Jackett", mais ce film a l'énorme intérêt de traiter une zone d'ombre inconnue de tout le monde ou presque, à savoir la période de décompression avant le retour à une vie plus tranquille en métropole. Traiter de la guerre en Afghanistan n'est jamais une chose aisée, et cette manière d'approcher les horreurs des combats au travers de séances de psychanalyse collective est intéressante et très réaliste, poussant les soldats à exprimer "leur" vérité, et de fait, à apporter leur propre ressenti. D'où des incompréhensions, des colères, des non-dits, et des mensonges qui s'expriment par une violence toujours sous-jacente, et parfois exacerbée. Dommage que la seconde partie du film qui déplace le propos en dehors du huit-clos de l'hôtel soit plus convenu et peut-être malhabile. Toujours est-il que ce film a l'immense mérite de proposer une vision plutôt réaliste de la place des femmes au sein de l'armée et d'affirmer de façon aussi sèche que douloureuse, les rapports entre les "mecs", plus rapide à s'affronter qu'à discuter. Jalousie, défiance, rapport dominant-dominé, et les rapports au sexe sont traités avec une sensibilité et un réalisme tout à fait convaincants. Le film est servi par deux actrices impeccables, entourées de seconds rôles tout aussi crédibles, apportant un vrai souffle à l'histoire, bâtie pour toucher et marquer les esprits. En soi, l'objectif est atteint. Les conséquences de la guerre ne laissent personne indifférent... et traumatisent profondément les organismes, dans leur chair et dans leur conscience.