Les belges ont les frères Dardenne, les américains les Coen. Nous, nous avons les Coulin, découvertes avec 17 filles. Les soeurs ne se situent peut-être pas à la même altitude mais leur choix de sujets est culotté. Voir du pays est l'adaptation du roman de l'une des deux, Delphine, bon bouquin fidèlement retranscrit, encore heureux, mais qui visuellement n'atteint pas des sommets et se révèle assez pauvre du point de vue purement cinématographique. Le film traite de la place des femmes dans l'armée et des traumatismes liés à la guerre (en Afghanistan). C'est anxiogène mais le contraste avec l'île de Chypre, où se situe le sas de décompression, avant le retour en France, n'est pas suffisamment illustré et tombe plutôt à plat, notamment dans une dernière partie qui frôle le hors sujet. A retenir toutefois l'interprétation viscérale de Soko et surtout d'Ariane Labed. Voir du pays possède une véritable trame de film d'horreur qui avec un traitement radical aurait pu donner une oeuvre bien plus prenante.