Nouvelle vision du film de Paul Greengrass et une nouvelle fois, j'ai aimé... Mieux encore, l'oeuvre ne perd ni de sa force, ni de sa tension.
Après Bloody Sunday, récompensé à Berlin, le réalisateur britannique se penche une nouvelle fois sur des faits réels pour réaliser un film très proche du documentaire. Les événements du 11 septembre l'ayant inspiré, il choisit de parler du quatrième avion, le seul à ne pas avoir atteint sa cible.
Comme pour sa précédente oeuvre, il n'y a pas de parti pris. Greengrass se contente de relater les faits, de les montrer en essayant de rester le plus fidèle possible aux événements qui se sont produits dans les tours de contrôle ou dans l'avion. Pas de patriotisme à l'américaine non plus. Ensuite, on constate qu'avec le temps la réalisation de Greengrass devient meilleure. Ainsi, on commence avec des plans pris dans les airs et qui montrent une ville. Directement, on sait très bien que c'est là-haut que se dérouleront les faits. Ensuite, le scénario passe des tours de contrôle à l'avion, de l'avion aux tours de contrôle. Le film s'en trouve donc un peu ralenti. Certains reprocheront que l'oeuvre montre trop souvent ce qui se passe dans les centres de contrôle mais Greengrass a choisi de faire son film "en temps réel". Au fur et à mesure que les événements avancent, la tension augmente. Et à partir du détournement du vol 93, tout s'emballe. Musique, réalisation, ambiance,... Tout devient oppressant. La caméra bouge tout le temps sur les dernières minutes, lorsque les passagers tentent de rentrer dans le cockpit. Enfin, on a droit à un plan final valant à lui seul le déplacement.
Ce qui renforce également cet aspect du documentaire, ce sont les acteurs. Tous des inconnus. Certains jouent même leurs propres rôles (évidemment, il s'agit des personnes étant dans les tours de contrôle). Un aspect qui donne un meilleur vécu au film et une âme totalement différente.
Paul Greengrass ne veut pas parler des enjeux politiques ou des quelconques complots que la Maison-Blanche aurait pu faire. Bush était, au moins, au courant que les attaques auraient lieu. Certains pensent même que certains auraient profité des attentats pour faire disparaître le WTC, bâtiment dont la vétusté devenait importante et dont la remise en état coûterait très chère. Mais également le profit que la famille Bush aurait gagné avec ces attentats... Mais ce ne sont encore que des suppositions (à voir sur Google vidéo, le documentaire 911 Mysteries qui n'affirme pas le complot mais qui pose des questions qui tiennent la route). Ici, on s'en tient juste aux faits. Greengrass ne voulant que rendre hommage aux victimes de ces attentats. Pari réussi avec un réalisateur qui monte en puissance au fur et à mesure de ses films...