Nous n'avions plus vu Mel Gibson derrière une caméra depuis 2016 et son formidable Tu Ne Tueras Point. Soit une nouvelle injustice dont Hollywood a parfois encore le secret, surtout quand il s'agit de condamner des excès ou des affiliations politiques.
Rompre cette longue absence a donc de quoi donner le sourire. Mais avec quel projet au juste ?
Le masqué posera sa question d'une autre manière histoire de clarifier son propos : Vol à Haut Risque était-il le film capable de prendre la suite des formidables réussites de Braveheart, La Passion du Christ, Apocalypto et Tu Ne Tueras Point, et ce même si le seul nom du réalisateur suffit à inspirer une certaine confiance ?
Car Vol à Haut Risque, s'il demeure somme toute efficace, peine à se hisser à la hauteur du reste de la filmographie de Mad Mel.
Il est étonnant tout d'abord que celui-ci s'empare d'un tel high concept en forme de huis-clos, qui n'aurait pas juré dans la filmographie du tandem Liam Neeson / Jaume Collet-Serra de la grande époque.
Il est étonnant ensuite que, de prime abord, le sujet du film s'inscrive aussi loin de ses préoccupations cinématographiques. Encore plus que l'on ne retrouve à aucun moment sa patte de cinéaste.
Ce qu'il reste donc à l'écran, c'est un retour par la petite porte, via un projet en mode peut être mineur, mais qui réussit souvent à faire ce qu'on lui demande : divertir son public au-dessus de la ligne d'horizon de ce que beaucoup considéreront comme une série B, voire un plaisir coupable.
Vol à Haut Risque, c'est un bon souvenir de ce que le cinéma pouvait proposer dans les années 80/90 au niveau de l'efficacité du spectacle. Mais délesté, en 2025, de l'odeur de soufre entourant le bonhomme et les sujets dont il s'empare. Même si les habituels anti ne manqueront pas de rappeler ses frasques et ses rapprochements. Pour dire à quel point il est vilain.
Vol à Haut Risque a cependant pour lui son argument carré et allant droit au but, qui ne relâche jamais la tension qu'il instille. Et le fait qu'il soit porté non pas par un Mark Wahlberg un peu cabotin, mais surtout par une Michelle Dockery qui réussit à donner suffisamment de chair à son personnage pour le rendre attachant et l'inscrire dans un plaisant duel psychologique..
Et puis, il y a cette fin naviguant entre le cartoon à la Tex Avery et cette subite noirceur, éclipsant immédiatement certaines répliques échangées avec humour dans la carlingue de l'appareil, comme si Mel revenait à la barre de l'entreprise et nous secouait quelque peu, en nous demandant si l'on croyait vraiment à ces dernières minutes.
Pas trop mal pour un film dont le seul intérêt, hormis le nom de son réalisateur, était soit disant la moumoutte arborée par Marky Mark.
Behind_the_Mask, flight over a coucou's nest.