Non dépourvu d’une certaine efficacité en matière de tension narrative, Flight Risk demeure une production impersonnelle et commerciale qui, à aucun moment, ne rend compte de l’ambition esthétique de Mel Gibson telle que nous l’avions observée et appréciée sur ses divers projets antérieurs. Si la thématique de l’apocalypse, autour de laquelle s’organise sa courte filmographie, demeure convoquée par l’intermédiaire du huis clos où se purgent les passions, où circulent suspicions et non-dits au risque de l’intégrité physique et morale des personnages, elle se subordonne aux codes formatés de tout un pan du cinéma d’action paranoïaque des années 90 et du début des années 2000, à base de confusions identitaires et de théories du complot chères aux États-Unis.