Dimanche soir, Arte diffusait “Vol au-dessus d’un nid de coucou”, film dramatique sorti en 1975. Je dois avouer qu’avant cela, je n’avais jamais entendu parler de ce film, pourtant réputé comme étant un classique. Afin de ne pas me noyer éternellement dans mon inculture, j’en ai profité pour découvrir ce film.
Randall McMurphy est condamné suite à une accusation de viol sur mineure. Dans le but d’échapper à la prison, il fait en sorte de se faire interner en hôpital psychiatrique, ce qu’il parvient à faire en dépit de sa bonne santé mentale. Une fois admis dans l’établissement, il prend rapidement les choses avec détachement, s’amusant des autres pensionnaires, tous touchés par des maux différents. Mais il se heurte rapidement à l’impassible et taciturne infirmière en chef Ratched, ce qui va l’inciter à devenir toujours plus provocateur et à défier l’autorité de l’hôpital.
Tiré d’un roman éponyme, les droits de Vol au-dessus d’un nid de coucou avaient été dans un premier temps acquis par Kirk Douglas, lequel avait auparavant joué le rôle principal dans une adaptation théâtrale à Broadway. Il finit par léguer les droits à son fils Michael, lequel va produire le film avec le concours de Saul Zaentz. Passé ce petit encart historique, parlons du film plus en détail.
Celui-ci s’articule autour de l’injustice dont font preuve les infortunés pensionnaires de l’asile, et l’instinct de lutte et de révolte du héros qui, étant donné son équilibre mental normal, a une vision toute autre de la situation. Outre cela, le film s’intéresse aussi à la confrontation entre l’intérêt individuel et l’intérêt général : dois-je m’échapper seul, même si tous mes camarades sont dans l’embarras ?
Il est impossible de passer outre l’exceptionnelle performance de Jack Nicholson. Après avoir vu le film, on comprend tout de suite pourquoi Forman a beau eu auditionner d’autres grands acteurs (Gene Hackman, Marlon Brando entre autres, rien que ça), il ne voyait personne d’autres que Jack Nicholson pour camper le rôle principal. Son naturel dans le jeu est impressionnant, et son regard si unique lui donnent la parfaite apparence de l’homme imprévisible et passablement fou qui, au final, l’intègre bien dans cette ambiance d’hôpital psychiatrique.
Dans l’ensemble, le choix des acteurs est parfait, car on n’a pas l’impression de regarder un film, mais bien d’être plongés dans l’ambiance d’un véritable asile. Les scènes ont d’ailleurs été tournées dans un authentique hôpital psychiatrique de l’Oregon. Il faut également saluer et mentionner tout le travail qui a été fait en amont de la réalisation du film à proprement parler. Les acteurs ont été immergés dans le quotidien d’un asile, formés par le personnel mais également mis en contact avec des patients.
Ce film a été un véritable travail de longue haleine, lequel se ressent immédiatement par la qualité du résultat. Vol au-dessus d’un nid de coucou est une histoire puissante et bouleversante sur la liberté de penser et de vivre, dans un monde où les entraves sont malheureusement nombreuses, ainsi que sur le soutien mutuel, avant l’intérêt personnel.