Il y a de quoi sérieusement se poser la question après avoir subi le Volcano de Mick Jackson, le genre de film qu’un acteur ayant un brin de jugeote ne peut tourner qu’à cause d’un arriéré d’impôts à combler d’urgence. Bon, Tommy Lee Jones n’est pas à un navet près mais là il s’agit quand même d’un sacré beau morceau. Et il faut avouer que dans le genre on a rarement fait plus mauvais. Accumulation assez impressionnante d’invraisemblances et de clichés, Volcano c’est facile une ânerie à la minute. Alors pour information messieurs les scénaristes, une coulée de lave en fusion a pour température moyenne environ 1100° celsius. Et quand on sait que les mesures en question ont été effectuées à l’aide d’une perche de trois mètres par des scientifiques revêtus de combinaisons dernier cri et que la plus grande partie du matériel a été détruite en quelques secondes, on ne peut que s’esclaffer à la vue de personnages en t-shirt qui courent dans tous les sens à proximité de la lave et se suspendent un mètre au-dessus du magma pour s’en sortir indemnes. Non franchement, soyons un peu sérieux. Et puis, si vous en doutiez encore, vous serez maintenant assuré qu’un modèle d’altruisme, de courage et d’abnégation totale dès qu’il s’agit de sauver son prochain sommeille dans chaque américain qui se respecte, à condition bien sûr qu’il aime les noirs et récite ses prières avant d’accomplir ses exploits. Volcano, d’un générique à l’autre, est puant à un point que ça en devient effarant. Il n’y est question que de solidarité, de « municipalisme » et de sacrifices (celui du type dans le métro pour sauver le conducteur est risible à s’en fêler une côte) à tel point qu’on en vient sérieusement à se demander pourquoi ils n’arrêtent pas la lave à mains nues avant de lâcher une bombe A sur le volcan… Au moins on ne nous avait pas menti en vendant le film, c’est réellement un film catastroph(ique).