Carole et Alex sont deux redoutables voleuses et meilleures amies. Expertes et séduisantes, elles excellent dans tout ce qu’elles entreprennent mais lassées de vivre dans la clandestinité, elles acceptent un dernier casse…
Terriblement laborieux et d’une vacuité abyssale, la comédie d’action signée Mélanie Laurent nous prend en otage pendant deux longues heures (le temps ressenti avoisine les trois heures) et ne cessera jamais de brasser continuellement du vent. Adaptée de la bande-dessinée “La Grande Odalisque” de Vivès, Mulot & Ruppert (elle-même fortement influenée par "Signé Cat’s Eyes" de Tsukasa Hôjô), le film n’est rien d’autre qu’une comédie féministe archy stéréotypée, un film de potes (ou plutôt, de copines) qui blablatent sans discontinuer et jouent les félines à pattes de velour dans des décors de cartes postales.
Non seulement le canevas s’avère extrêmement prévisible (déjà vu et revu), mais même la mise en scène peine à convaincre (il n’y a aucune émotion qui s'en dégage, aussi bien lors de la scène de la roulette russe qu’à la toute fin, avec l'assaut de la BRI). Les dialogues sont d’une ineptie pas croyable, si bien que l’on ne comprend pas ce que cherche à nous dire Mélanie Laurent sur la relation qu’elle entretien avec Adèle Exarchopoulos, c’est bien simple, on dirait un vieux couple lesbien
(avec des surnoms à la con “Bébé” ou “Mon amour”, elles dorment dans le même lit et vont jusqu’à pisser ensemble côte à côte).
Malgré une distribution sympathique (et séduisante au demeurant), avec ses faux airs de Thelma et Louise (voir même de Totally Spies avec leur planque secrète perdue dans les bois), très rapidement, Voleuses (2023) montre son absence totale d’intérêt et d’originalité. Le film se veut faussement cool et badass, à part se contempler le nombril en brassant du vide (Mélanie Laurent assouvie son egotrip et ne nous épargne pas, elle aime se filmer et nous le prouve à mainte reprises, c’est bien simple, elle est de tous les plans dès qu’il s’agit de rire aux éclats, ça en devient particulièrement cringe), à aucun moment il n’arrivera à surprendre (dans le bon sens du terme), s’en est même désolant (la scène de flamenco en Italie avec les albanais est gênante et inutile).
Si le film n’a absolument rien à raconter à part s’étirer en longueur, c’est aussi (et de façon absolument pas subtile) un véritable festival du placement de marques (Polaris, Naturalia, Ami de Citroën, Samsung ou encore Adidas viennent se taper l’incruste dans tous les plans).
Mélanie Laurent se vautre dans les grandes largeurs, il ne suffit pas de vouloir réaliser un film d’action faussement féministe comme pouvait l’être Ocean's 8 (2018), encore faut-il avoir de bonnes idées et savoir les agencer, mais là, clairement, on s’emmerde prodigieusement.
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