Épris par l'envie de réagir à chaud à ce premier film de ma très cheap Mélanie Laurent, j'ai préféré temporiser et lire les différentes critiques avant de prendre la décision ou non d'ôter à ma vie la dizaine de minutes que j'alloue à l'écriture de ce petit papier.
En vue d'introduire convenablement mes prochains propos, il est de mon devoir d'annoncer la couleur à ma palette : je DÉTESTE Mélanie Laurent.
Elle me sort par les yeux. Il n'existe absolument aucune once de talent qui émane de cette personne. Prétentieuse, mièvre, un esprit béotien et une façon de regarder l'écran qui relève selon moi de la parodie. La France qui se croit Belle France, mais qui ne l'est décidément plus pour un sou.
Difficile donc pour moi d'engager mes émotions avec objectivité quant à l'annonce de cette adaptation ciné d'une oeuvre avérée et saluée.
Le casting Netflix à la sauce banlieusarde chic, au thème néo-rétro hipster parisien n'y a pas franchement aidé, concédons-le.
Après un quatrième test positif au Covid, et un vol Manille - Melbourne absolument nauséabond, il apparaissait comme évident qu'il fallait finir de vider mon chargeur bien entamé sur l'ambulance qui aurait sans nul doute déjà peiné à rentrer au garage en un seul morceau.
Alors, sans plus attendre, non sans une certaine curieuse impatience, on lance le film.
Attends, ça a commencé là ?
On a avancé sans faire exprès ?
C'est la bande-annonce ?
Cette scène d'ouverture magistrale de notre nouvelle reine de la mise en scène aura brisé en quelques secondes l'imperceptible espoir d'un attendu mauvais film.
C'est mal joué. Au bout de 25 secondes de film, on peut s'accorder à le dire sans risque.
C'est très mal joué. Notre frérot Adèle est à la féminité ce que Bilal Hassani est aux humanus virilitas d'Urbain II pendant la première campagne fin XIème. Une vraie dinguerie woulah.
Les rôles sont donnés aux copains-copines et ça se voit. J'y vois même une espèce de compétition malsaine entre amis sur qui jouera le mieux la comédie.
L'histoire s'enchaine et s'enlise alors dans un déluge de preuves d'inaptitude à la fonction d'adaptateur d'oeuvres, voire pire encore.
Féminisme, wokisme, intégration maline de toutes les minorités victimes du Tout-Puissant patriarcat, gros plans de pieds à la sauce Tarantinesque, tout y passe.
Le casting est néanmoins prometteur et affiche une certaine cohérence. Deux égéries de parfum, une nouvelle tête qui en jette, et un vieux type qui ne refuse jamais ce very french rôle d'imbécile percepteur de mauvaises idées.
Adjani tente de sauver les meubles, elle qui ne peut prétendre jouer plus d'émotions que son visage pétrifié par la botulinique.
Adèle a le feu aux fesses et cherche par tous les moyens de nous dire que non, ils ne sont pas tous les mêmes, les Karim. Habillée par Adidas, mal embouchée, elle ne cesse de jurer, fumer, tirer.
Sam conduit mieux que les hommes. Elle le justifie en se mettant en culotte. Habile.
Katerine, on aime ou on aime pas mais il joue son rôle sans prétendre être quelqu'un d'autre. Perso j'aime pas.
Au-delà d'un amateurisme non équivoque dans la structure, la lumière, les découpes, on fait face à des ellipses de temps qui se succèdent à toute vitesse, comme pour chercher à nous désorienter, et nous laisse ainsi un goût amer-amer-amer qui nous rappelle ô combien il est nécessaire de bien nous hydrater avant d'ajouter à ce diable de Covid une indigestion potentiellement fatale.
S'en suit un festival de faux raccords (les cigarettes Mél, bon sang t'as bossé avec Quentin quoi ! ), des ellipses toujours plus incohérentes, un sujet qui s'éloigne et du meublage en règle sous fond de blagues trop féminines (comprenez dénuées de quelconque humour), de "fils de pute" et de faux instants d'improvisations. C'est forcé, et donc grossier.
Fin bâclée. Comme la mienne. Mais je reviendrai dans 4 ans vous la raconter, tiens !