Volte/face! Face Off! Un classique! J'aimais bien quand j'étais gosse. Je l'ai revu. Et mon plaisir s'est intensifié! John Woo offre ici un pur spectacle de divertissement! Sans aucun complexe, il nous plonge dans un récit aussi explosif qu'absurde, sans omettre des métaphores intelligentes.
Le scénario est très bon. Le héros est un père meurtri par la mort précoce de son jeune fils et qui voit enfin l'occasion de stopper cet ennemi. Le héros est flic bien sûr! Hélas, le méchant parvient à déjouer ses tours et le faire plonger encore plus bas. L'auteur va loin, très loin. La femme qui couche avec l'ennemi sans le savoir (c'est complètement incohérent mais on s'en fout), le gentil qui est enfermé en prison et qui doit devenir un criminel pour pouvoir redevenir un gentil. L'alliage obligé avec sa femme pour lui gagner. En fait, le film ne raconte rien d'autre que la reconstruction d'un homme. Il reconquiert sa femme, il reprend sa fonction de père, et recompose même le noyau familial d'origine. Je spoile un peu, mais franchement, on s 'en fout dans ce genre de film.
En fait, tout le film tourne autour de l'image que l'on représente : image de père, image de mari, image de flic, image d'homme (dans le sens général) tout court.
La mise en scène est explosive. John Woo ne se prive absolument de rien, comme s'il s'agissait de son dernier film pour Hollywood, qu'il avait trop peur de l'éphémérité de sa gloire, et de ne plus jamais pouvoir offrir un tel spectacle. En même temps, ce n'est pas du pur CGI, ce sont beaucoup d'effets à l'ancienne, mais exécutés de main de maître. De quoi en foutre plein les mirettes. Les acteurs sont au top! On pourra peut être se trouver déçu du peu d'échange entre les deux acteurs principaux. Du moins en c equi concerne Nicolas Cage. Ce que je veux dire, c'est que Travolta doit jouer Cage et Cage doit jouer Travolta. Autant chez ce dernier on sent la transformation, l'intention d'imiter l'autre, autant Cage fait son Cage survolté sans tenir compte de quel personnage il joue. Ca fonctionne, mais... ça aurait été cool de faire un petit effort de ce côté là.
La seule chose qu'on peut reprocher à Woo, mais qui est en même temps ce qui rend ce film si incroyable, c'est cette fin qui n'arrive jamais! La dernière demi heure du film consiste en une compilation un peu décousue de toutes les fins possibles, sauf que Woo décide de toutes les garder et les mettre l'une à la suite de l'autre. On a donc d'abord le règlement de compte westernien, dans l'église, puis on va dehors et là ça devient de la baston, ensuite on a le combat psychologique avec des twist et des prises d'otage, puis on a la fin complètement barrée et hallucinante sur des bateaux à toute vitesse, et enfin le dernier réglement de compte très virile et cru. A un moment donné, sur 5 minutes de temps, vous aurez droit à QUATRE explosions! Oui, quatre! Complètement fou! Et chaque fois, Woo parvient à monter la tension d'un cran, ça n'ennuie donc pas trop. Mais c'est tout de même long!
Bref, Volte/ Face est un film d 'action explosif, bourré d'incohérences, mais vous savez, c'est le genre de truc qui passe, parce qu'on s'en fout, l'histoire est ailleurs que dans les explications scientifiques. L'erreur aurait justement été de vouloir crédibiliser le tout avec un apport scientifique rigoureux mais tout aussi absurde (c'est d'ailleurs l'erreur des films actuels, comme les origines de la planète des singes, où l'on essaie de justifier le tout de façon scientifique, sauf que rien ne tient... alors qu'il suffisait de trouver des prétextes débiles et se focaliser sur l'action en soi!). Un film incohérent, donc, mais jouissif!