Don't Watch Up
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Pas facile d’aborder le sujet des réfugiés qui traversent la Méditerranée, tant le thème a été traité au cinéma et dans tous les autres médias. Pourtant, en adoptant le point de vue de citoyens suisses lambdas portés volontaires dans une organisation humanitaire, ce documentaire surprend, passionne et bouleverse.
Le film s’ouvre sur une scène intense : on assiste à l’arrivée d’un canot surchargé de réfugiés dans les eaux froides de l’île de Samos. Grâce à une petite caméra GoPro accrochée au gilet d’un sauveteur volontaire, on est littéralement embarqué dans un sauvetage en temps réel et en vue subjective. La note d’intention de la réalisatrice Anna Thommen et du réalisateur Lorenz Nufer est posée : impliquer le spectateur au cœur du drame des migrants et questionner notre rôle, notre regard et nos conceptions face à ce drame humain dont personne ne peut ignorer l’existence et qui pourtant n’en demeure pas moins éloigné, diffus et vague. La force de Volunteer est d’embrasser l’expérience humanitaires de personnages qui ne sont a priori guère concerné par la cause : un touriste en voyage de noce, un chanteur et animateur de Schlagermusik ou encore un couple de paysans du Simmental. Par cette approche, le film démontre que tout le monde peut se sentir concerné et s’impliquer.
Plus bouleversant encore que leur expérience en immersion sur le front de l’asile, c’est le retour au pays de ces volontaires marqués à jamais par les drames humains auxquels ils ont assisté.
Comment reprendre sa « vie d’avant » ? Quel est le sens d’aller aider si c’est pour revenir dans son petit havre de paix quelques mois plus tard ? Comment faire part de ce lourd fardeau émotionnel à un cercle social complètement déconnecté de cette éprouvante expérience ? Cette solitude du volontaire face au monde absurde qu’il retrouve à son retour est bouleversante et questionne l’engagement humanitaire dans toute sa complexité.
Eclaté entre les îles grecques, la Macédoine et la Suisse, construit comme un kaléidoscope d’images d’archive, d’interviews ou encore de reportages, Volunteer pourrait paraitre disparate. Cet enchevêtrement permet plutôt d’aborder chaque protagoniste avec nuance et sincérité et il devient impossible de ne pas partager de l’empathie à leur égard. Rarement le fauteuil de cinéma n’aura été aussi inconfortable pour le spectateur qui à son tour se retrouve confronté à ces dilemmes aussi dramatiques qu’absurdes. Un film nécessaire !
Créée
le 4 sept. 2020
Critique lue 212 fois
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