Heureusement qu'il y a ce casting
Almodovar revient à un sujet dont il est friand : une histoire de femmes aux destins tragico burlesques. Elles sont cinq, liées par de terribles secrets qui se dévoilent petit à petit sur un ton caustique et cru, le tout filmé haut en couleur. Tourné dans sa province natale, avec des actrices qui lui sont chères, on retrouve l’univers et le coup de pinceau de l’auteur dans un condensé de tous les thèmes qui lui tiennent à cœur. On devrait se réjouir. Et pourtant, il semble être passé à côté de son sujet. Moins mordant, moins original que ces précédentes œuvres, sa mise en scène est souvent empesée et trop démonstrative. Bien sur quelques scènes tiennent de l’extraordinaire tant dans les rires que dans les larmes, mais les quelques longueurs freinent l’enthousiasme et empêchent de s’imprégner totalement du film. Heureusement, nous avons ses interprètes. Pénélope Cruz est divine, à l’image des grandes divas du cinéma italien des années 70, elle rivalise d’intensité avec une Anna Magnani ou une Sophia Loren. Elle est soutenue par Carmen Maura, Lola Duenas, Blanca Portillo et la jeune Yohana Cobo, toutes aussi habitées par leur rôle. Ce n’est pas du Grand Almodovar, mais rien que pour elles, le film vaut le détour.