C'est un film de fiction, mais l'approche est sensiblement du côté du documentaire, ce qui le rend fort passionnant.
Le film raconte l'accession au pouvoir d'un futur sénateur de Californie. Sont représentés deux hommes : l'un jeune, représentant l'idéalisme et les rêves d'une population, incarné par Robert Redford et l'autre expérimenté, davantage cynique qui croit aux vertus d'une Amérique renaissante (sans doute après la guerre de Vietnam, bien que ça ne soit pas dit explicitement).

Plus que le résultat, Michael Ritchie s'attache aux préparatifs d'une campagne, entre les interviews réalisées à la chaine, les candidats qui se baladent dans les entreprises pour s'enquérir des recommandations et revendications des ouvriers ou responsables syndicaux, la récupération de la jeunesse avec une séquence improvisée où Redford veut jouer au basket avec des enfants, mais ces derniers s'enfuient dès son apparition (et la meute de journalistes et conseillers qui le suivent).

Le rôle des conseillers est aussi très bien évoqué ; entre les goûts vestimentaires, la coiffure, les slogans, la capacité d'élocution de Redford lors d'interventions télévisées, rien ne leur échappe, et si leur présence est montrée comme envahissante, enlevant peut-être un peu de personnalité au candidat pour le modeler à leur façon, mais ils sont malgré tout capitaux dans la réussite d'une campagne.

Le film joue bien sur la jeunesse, voire l'idéalisme un peu naïf du personnage de Redford, très bon, d'ailleurs on peut voir en lui ce que devait être JFK : l'insolence de la jeunesse face à l'expérience de la force brute.
Le point culminant sera dans un débat télévisé entre les deux sénateurs, où l'un sera très agressif sur ses propositions, et peu sûr de lui, et l'autre plus en retrait, mais davantage posé et maitre de son destin.

C'est une excellente surprise que voilà, avec un aspect "volé" de certaines qui le rend encore plus vivant, et on soulignera encore une fois le courage de Robert Redford à cette époque de produire des films en totale opposition de ce qu'il représentait.
Boubakar
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le 20 janv. 2012

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Boubakar

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