Cette douce ballade qui débute le générique peut-elle réellement nous mener dans un voyage vers l'enfer ? C’est vrai quoi, certes ces hommes partent à la guerre mais ils sont invincibles auprès de leurs amis, ça rigole, ça jacasse, « t’en tueras deux pour moi » qu’il dit, une Rolling rock dans la pogne.

Cette belle histoire commence sur un mariage, scène somptueuse. Il y a en effet quelque chose de magique à observer ce si beau casting battre de la guibolle en rythme, toutes ces robes, ces costars et les niaiseries de joyeux compagnons de vie aux antipodes de ce qui les attend de l’autre côté du globe, au Vietnam.

L’arrivée dans ce beau pays d’Orient survient peu de temps après et nous amène vers la scène mythique de l’œuvre : la roulette russe. Celle-ci représente l’occasion rêvée pour De Niro et Walken de montrer leurs talents, un enchevêtrement de haine et de peur taillade leur visage, leurs yeux se transforment en fusils, le viet devient la pire vermine qu’ils n’aient tous deux jamais connu. Le reste de la distribution que je ne citerai pas singulièrement n’a pas à rougir de la performance des deux derniers.

Le film rappelle également dans son travail sur la psychologie qu’il y a un avant et un après lorsqu’on parle de guerre. Malgré le fait qu’un soldat croule sur les décorations, il n’en est pas moins meurtri, la mort mutile, matraque et marque l’esprit comme le corps.

Les scènes de chasse offrent des photographies magnifiques, souvent sur une bande originale, qui à l’image du film, présente un brio incontestable dans sa réalisation.

En bref, s’il est admis qu’à la guerre, le cœur d’un homme ne cesse pas de battre, il est néanmoins certain qu’une part de celui-ci s’éteindra sur le champ de bataille, part dont il devra faire le deuil au dam de ses proches.

Créée

le 10 sept. 2013

Critique lue 1.2K fois

65 j'aime

19 commentaires

Deleuze

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

65
19

D'autres avis sur Voyage au bout de l'enfer

Voyage au bout de l'enfer
guyness
9

My dear hunter

Avec voyage au bout de l'enfer, l'occasion nous est d'emblée offerte de revenir sur le désastre que peut constituer un titre français par rapport a l'original (désastre qui peut s'appliquer aux...

le 10 mars 2011

156 j'aime

8

Voyage au bout de l'enfer
Gand-Alf
10

One bullet.

Loin de moi l'idée de jouer les nostalgiques du dimanche et les vieux cons mais il faut bien avouer qu'à une certaine époque, le cinéma avait une sacrée gueule. Il n'était pas parfait, loin de là, et...

le 26 mai 2014

118 j'aime

6

Voyage au bout de l'enfer
Kobayashhi
9

Les jeux sont faits. Rien ne va plus !

Voir The Deer Hunter des années après au cinéma, c'est une expérience à vivre, c'est se rendre compte encore davantage des formidables qualités de ce récit inoubliable qui forme un tout. Un film de...

le 9 oct. 2013

83 j'aime

12

Du même critique

Raging Bull
Deleuze
9

Lettre ouverte

Papy, J'aurais tant aimé voir ce film en ta compagnie. Voir De Niro, exposant son art, évoluer dans le monde de la boxe, ce monde d'hommes misogynes au possible où la virilité est de mise. Observer...

le 25 mai 2013

124 j'aime

22

Martyrs
Deleuze
8

Témoins

Je suis faible, terriblement faible. Non mais si, c’est vrai, je vous jure. Comment ai-je pu oser partir avec des préjugés ? Un film d’horreur français réputé choc, ça va forcément être moyen, de...

le 16 déc. 2013

114 j'aime

10

La Ligne rouge
Deleuze
8

Soldats, quel est votre métier ?

2 jours, 2 films. Les moissons du ciel hier, La ligne rouge aujourd’hui. Hier, j’étais admiratif, aujourd’hui je le suis toujours. Admiratif devant cette façon qu’a Terrence Malick de filmer la...

le 29 mai 2013

87 j'aime

16