J'ai honte de mon titre ! Comme j'ai un peu honte aussi de ne pas encenser le "chef d’œuvre" de Rossellini, d'être resté à la porte, alors que tout m'invitait à entrer avec enchantement dans l'univers du réalisateur.
Les images de l'Italie, notamment de Naples, sont magnifiques (certaines scènes ont un aspect quasi documentaires), les sentiments du couple sont merveilleusement saisis, les cadrages géniaux, la photo, la lumière époustouflantes... bref, de quoi occuper un bon moment une classe de cinéma, mais trop de choses m'ont irrité, à commencer par l'omniprésence de chants italiens : en tous lieux, presque à chaque scène, il y a toujours un troubadour qui chantonne ou sifflote pas loin, que c'en est caricatural, que ça m'a rappelé mes chantiers de peintre en bâtiment!
Et puis je suis vraiment resté étranger, aussi, aux déchirements sentimentaux de ces grands bourgeois ainsi qu'à leur rabibochage, aussi soudain et inattendu qu'artificiel, faisant office de happy end : l'allégorie de la foule arrachant la belle des bras de son aimé (scène magnifique au demeurant) aurait pu accoucher d'un bien plus grandiose épilogue...
Et puis cette sensation étrange d'avoir malgré tout vécu un grand moment de cinéma... bizarre (tu dis?)