Je suis allé le voir il y a presque un mois (23 jours) à la cinémathèque, à l'occasion du cycle "Cinéclub Jean Douchet" (les films que Jean Douchet aime bien + on discute avec lui à la fin, c'est à dire que les spectateurs sont conviés à prendre parole pour parler de cinéma s'ils le souhaitent, et Jean Douchet répond, développe des commentaires, etc.).
Après la séance de projection, ce fut donc le moment de cet entretien. Et là : énorme malaise.
Premièrement avec une vieille dame qui intervient pour raconter sa vie et expliquer qu'elle a connu Naples, que ses cousins y sont nés, qu'elle cherchait à reconnaître les endroits qu'on voit dans le film, qu'elle connaît vraiment très bien cette ville, son climat politique, etc. (elle insiste). Elle prend la parole 3 longues minutes pendant lesquelles personne n'arrive à voir où elle veut en venir, chacun se retournant à son tour vers elle. Jean Douchet arrive à rebondir gentiment sur son intervention irrespectueuse de connerie, pour parler un peu de réel, de documentaire (super sympa le type)....
Histoire d'enfoncer le clou, y a un vieux au premier rang voulant montrer la solidité de sa cinéphilie, qui fait exprès de penser à voix haute, et le plus fort possible : "rah putain la question de merde...." en faisant des facepalms surjoués, histoire qu'on voit bien qu'il est un vrai cinéphile qui sait parler de cinéma (d'ailleurs il était là à la séance de Welcome to New-York, avec son calepin, il avait dit des choses sur le temps et l'existence et Douchet avait acquiescé en guise de cadeau).
Secondement s'en est suivi l'intervention d'un blaireau prenant Douchet à parti pour lui dire qu'il dit n'importe quoi sur le film !!, car le film selon cet intervenant ne présente pas de dimension documentaire objective, mais seulement une vision intérieure de l'Italie d'un pt de vue anglais, parce que sinon "on s'en fout ça n'a pas d'intérêt" (je cite de mémoire). Douchet avait l'air triste, il a quand même répondu gentiment. Le vieux con au premier rang commence à dire : "rah si j'interviens pas on va jamais parler de cinéma".
Le clou du spectacle pour moi, c'est à un moment où J. Douchet parle : à ce moment là il y a un autre type du premier rang qui se met à gueuler : "VOUS ALLEZ ARRETER DE FRAPPER DANS MON SIEGE ???!!! ", interrompant Jean, âgé et malentendant, qui interroge alors doucement : "hein qu'est-ce qu'il y a ? quelle est la question svp".
- NON RIEN JE PARLE AU MONSIEUR DERRIERE QUI FAIT QUE DE FRAPPER DANS MON SIEGE IL M'ENERVE >:-( >:-( (il s'emporte, la voix tremblante comme s'il allait pleurer)
- hein comment ? c'est quoi la question ? j'ai pas compris
- NON RIEN RIEN LE MONSIEUR DERRIER MOI IL MENENREVE FAUT PAS FRAPPER DANS MON SIEGFEEEEEt è____é
Et là le vieux con aigri de s'exaspérer à nouveau, avant de lancer : "continuez Jean", avec une certaine complicité factice, le sourire hypocrite lui revenant au visage.
(Le type qui criait a changé de place, tout simplement, et s'est calmé. Il filmait l'entretien, je le dis comme ça vous y penserez si vous regardez ce genre d'entretiens en vidéo ; il a sûrement coupé la séquence où il criait ceci dit)
À part ça très bon film, je connaissais que la période Rome ville ouverte, Allemagne année zéro, maintenant j'ai envie de voir Europe 51 et d'autres.