Je pense qu'il est important de rappeler la définition de "documentaire" : Ce peut être un documentaire de création, reposant sur la vision d'un auteur et proposant une lecture créatrice du réel, ou encore un documentaire de type informatif ou didactique. (Wikipédia)
Et bien soyez prévenu ! Là on parle bien du premier cas, et de la "vision" d'un auteur. Je dirais même d'une hallucination.
Le film n'est qu'une série de plans incompréhensibles, certes parfois magnifiques, montrant la création du monde, puis des volcans, puis des baleines, la nature quoi. On part même dans les clichés des images de spermatozoïdes voguant vers l'ovule. Ceci est parfois entrecoupé de manière très contrastée de scènes malaise montrant des hommes de différentes régions du monde, floues et très mal filmées. On y voit des mendiants, des gens un peu fous, des indiens faisant s'entretuer des bœufs, des gens pauvres en train de danser... Ceci est censé montrer l'humanité d'une façon que j'imagine artistique et provocante.
On notera aussi la scène ridicule avec des hommes préhistoriques s'effrayant devant divers animaux puis l'un découvrant la conscience face à son reflet dans l'eau, à grand coups de musique tonitruante et de scènes d'éclairs. Le tout filmé sans aucun naturel, le réalisateur cherchant à cacher sans cesse l'intimité de ces primates aux abdominaux en tablettes.
Il y a aussi quelques scènes ratées d'animations de poissons qui auraient pu être évitées. La nature est bien assez belle sans ça.
Mais le plus dérangeant n'est pas cette succession de plans sans aucune logique ni explication, mais bien les commentaires en off. Cate Blanchett passe les 180 minutes à débiter des phrases mystiques s'adressant à Mère Nature, répétant des dizaines de fois "O mother" et O life", jusqu'à l’écœurement. "Qui suis-je ? Qu'est ce que la vie ? Tu nous donnes tant d'amour, aimons nous." Voici le résumé de ce discours exaspérant.
D'après UGC, "Voyage of Time s’interroge sur le rôle de l’homme dans le futur." Et bien non, il n'y a aucune vision du futur dans ce film et c'est bien ma plus grande déception.