Très forte impression.
Brûlure de volupté. Réconciliation avec le temps, surtout.
Je suis peinée de constater des annotations médiocres, des 1, comment ça 1 ? Je trouve ça totalement injustifié, cela dit, je respecte. Mais je me vois dans l'obligation de défendre ce documentaire au format particulier et transcendant. Je vais écrire à chaud, pour ne pas perdre de mes émotions, et je risque donc d'en faire un discours dithyrambique.
Un format particulier, pourquoi?
Ce documentaire se démarque de ceux que l'on a l'habitude de voir, et pour cause, des séquences désordonnées (Tout en gardant son fil conducteur). Une narration qui constitue un poème du début à la fin. Narration scrupuleusement dosée. Sans abus de parole et d'un lyrisme en cohérence totale avec les images. Des phrases intermittentes, laissant le temps à la nature de s'exprimer. Un contraste au niveau des images: la nature est filmée d'une qualité à la hauteur de sa beauté. Tandis que les scènes qui représentent la vie humaine et sa culture sont telles que des vielles cassettes brouillées que l'on revisionneraient aujourd'hui. Format audacieux et apprécié. Dans les documentaires au format "habituel", si je puis dire, la narration est présente tout le temps, des questions sur des questions, des réponses sur des réponses, et des explications sur des explications. Ici, Terrence Malick nous propose, plutôt que de nous rendre ivre d'informations, de nous laisser transporter dans une immense contemplation. Plutôt que de se poser toute une constellation de questions existentielles qui nous empêche de voir la réelle beauté des choses, laissons nous bercer par la vie elle-même. Par la nature. Plutôt que d'en chercher le sens, regardez-la, comme elle est belle, et si pure. Les documentaires que j'ai pu voir jusqu'ici me semblent désormais fades, sans nutriments, à côté de ce voyage magnifique.
Des images à couper le souffle.
Des sensations vibrantes face à des plans doux et à la fois turbulents. La nature à son apogée. On vit la nature. On bouillonne devant la lave incandescente, si puissante. On se noie dans les eaux profondes, on entend le bruit extérieur atrophié par l'eau. On devient gracieux en dansant avec les méduses sous une musique orchestrale. On a soif de ces cascades torrentielles. La brume nous enveloppe de sa chaleur vaporeuse. On nage tendrement dans le cosmos. L'unité de cette vie. L'unité de cette nature. Cette nature nourricière.
Un documentaire poétique, lyrique, et contemplatif.
Grandiose.