Avis :
Une expérience alternative au chef d'œuvre The Tree Of Life du même cinéaste qui y ressemble grandement mais ici sans les personnages et la fiction. Un film documentaire grandiose et atypique car c'est une œuvre métaphysique dans toute sa splendeur qui invite au voyage introspectif sur l'origine de la vie avec des questionnements philosophiques.
Présenté à la 73ème Mostra De Venise en 2016 en compétition, beaucoup applaudit là-bas mais sans suite véritable pour autant et aucuns prix. Il faut savoir aussi que deux versions du film ont été éditées : la première durant 45 minutes, contée par Brad Pitt, tournée en IMAX et se voulant plus éducative. On en attend toujours d'en savoir plus car non dévoilée encore à ce jour hormis aux Etats-Unis si je ne me trompe.
La seconde, présentée d'abord à Venise puis maintenant un peu partout, durant le double de temps, 90 minutes et se voulant plus philosophique, avec la narration de Cate Blanchett dit sur le ton d'une mélopée religieuse.
Finalement la narration qui est une incantation à la vie n'apporte pas grand-chose je trouve car les images se suffisent à elles-mêmes. Projet ambitieux après plus de 30 ans de gestation, le cinéaste du roi de la nature filmée nous propose une célébration de l'univers, une exposition sur l’infinité du temps, de son origine jusqu'à son effondrement total. Ce film examine tout ce qui s’est produit pour préparer le monde qui nous entoure : la science et l'esprit, la naissance et la mort, le grand cosmos et les petits organismes éphémères de notre planète.
Tu ressors de ce genre d'expérience apaisé si comme moi tu es pris par ce type de voyage absolument magnifique. M'attendant clairement à une apothéose qui malgré tout n’est pas loin d’en être une, j'ai tout de même quelques déceptions comme le fait de ne pas avoir de réelle construction au niveau de l'évolution de l'Histoire et du monde. Cela fait un poil fourre-tout mais finalement ce n'est pas si problématique vu qu'il ne répond pas vraiment aux questionnements philosophiques posées comme la présence de l'Homme dans l'univers.
Défileront à l'écran les nébuleuses, des constellations, des étoiles, des comètes, de grandes plaines, des paysages désertiques, le feu, l'eau, les dinosaures, les grands singes, les hommes de Néandertal tout cela entrecoupées d'images documentaires de populations souffrantes en divers endroits de la planète aujourd'hui. Les images en majorité des prises de vues réelles, ont quelque chose de grandiose, reflètent la beauté de la nature et la complexité du monde. Le film se vit comme une expérience pour le corps et l’esprit, qui peut vagabonder dans ces questions qu’au fond nous nous sommes sans doute tous déjà posées. Les images sublimes sont renforcées par la voix ténébreuse de Cate Blanchett, récitant des vers de manière théâtrale voire expérimentale. Si le côté contemplatif et philosophique de Voyage of time peut déplaire, il permet aussi de créer une atmosphère hypnotisante et passionnante. Pour un bien c'était même trop court à mon sens.
Clairement, le maître Terrence Malick nous signe pour son 8ème long métrage une expérience dont on se souviendra que ce soit en bien ou en mal et un nouvel hymne à la nature et à l'univers qui en met plein la vue.
Un mot sur la BO :
Elle se rapproche grandement de l'autre chef d'œuvre déjà cité du même réalisateur et c'est de la musique classique et de la musique sacrée qui règne en maître pour sublimer les images. De la musique tout en grâce par de grands noms comme Beethoven, Bach, Haydn, Mahler et d'autres moins connus comme le prodigieux Arvo Pärt avec des compositions dignes d'un opéra tout en beauté.
Ma note : 8/10 !