Harrington est un peu n’importe qui. C’est un poulain de l’écurie Corman. Autant dire que la contrainte financière, il est né avec. Mais c’est là qu’on voit que le maître a parfois un talent que l’élève n’a pas. Deux vaisseaux spatiaux quittent la Lune pour se rendre sur Venus. Arrivés sur place après quelques péripéties, les types se rendent compte que la planète est habitée de maquettes, de pâte à modeler et de voix féminines sensuelles. Ils sont aidés dans leur aventure par leur robot super sophistiqué mais aussi agile qu’un gamin dyspraxique à qui on a confié un travail de couture (je me moque pas je ferais pas mieux). Bon, disons-le tout net, c’est pas très bon. Même quand on est indulgent. Bien sûr, ça a vieilli mais c’est pas vraiment ça le problème. C’est surtout une question de rythme et de logique. Les personnages prennent parfois des décisions en dépit du bon sens ce qui donne l’impression que tout ça est écrit à l’arrache. Idem, les dialogues sont pauvres. Au final, il ne reste que le charme d’une esthétique surannée et quelques scènes d’action finalement assez sympathiques. Il y a fort à parier que Corman himself aurait fait bien mieux mais surtout, on est trois ans avant le 2001 de Kubrick et le film ressemble plus au Voyage dans la Lune de Méliès.