Voyage vers Agartha est sans aucun doute l’œuvre la plus aboutie de Makoto Shinkai. A l’instar de ses précédents films, celui-ci est d’une beauté à couper le souffler. Le travail réalisé sur les lumières est époustouflant. Comme à son habitude, les reflets et scintillements sont exagérés, peu naturel mais diablement léchés. Les traits impressionnistes ne manqueront pas de vous emporter dans cette belle contrée onirique qu’est Agartha.
Car il s’agit avant tout d’un voyage. Un conte qui nous mène vers le centre de la terre. Ici point d’océan ni d’animaux préhistoriques tel que l’avait imaginé Jules Vernes mais la découverte des vestiges d’une ancienne civilisation, emportée par la cupidité de l’homme, comme toujours. Il sera question de théologie, de perte et de recherche identitaire. Je n’en dis pas plus, quel individu serais-je si je vous gâche le plaisir de la découverte d’un conte ?
Je dois avouer que j’appréhendais ce film en raison de la pauvreté scénaristique de ses autres créations. Mon appréhension s’est peu à peu estompée lorsque la narration ne se focalisa plus uniquement sur les relations entre des personnages stéréotypés au possible enchaînant cliché sur cliché. La récurrence de personnages sans saveur est la spécialité de Shinkai. Fort heureusement, on apprécie ici le soin apporté à leur psychologie même si avouons-le, on reste encore au ras des pâquerettes, mais il revient de loin, accordons-lui ce bon point. En outre, le background est plus approfondi, Agharta bénéficie d’une réelle identité, fait très appréciable qui contribue à la magie du lieu et renforce sa crédibilité.
En somme, voyage vers Agartha est un film à l’esthétique somptueuse – je vais bientôt être à cour d’adjectif la décrire – qui nous transporte deux heures durant, au centre de la terre.