Le joli film d’Emmanuel Finkiel, qui commence en nous montrant un bus arrêté près d’un cimetière où sont descendus un groupe de vieux juifs en visite du Souvenir; ils sont à Varsovie.
Ils ont une visite guidée, et passeront devant le monument célébrant la Résistance du Ghetto de Varsovie. Pour certains, ils reviennent en Pologne, rescapés des camps.
Puis c’est Paris où au sein d’une association, on montre le petit film de ce périple. Encore des vieux juifs. Une femme rentre chez elle, et le souvenir va la rattraper, venu de très loin.
Confusions.
Et puis c’est une autre histoire, l’arrivée Ô Pays, cette terre qui accueille tous les siens, en quête de refuge, ou bien de sens, ou pourquoi pas même, de fortune. Israël. De vieux juifs (principalement) 3 pays, et le Souvenir.
Ce film, souvent émouvant dans sa simplicité, nous pose la question, au-delà du souvenir, de la Mémoire. Que faisons-nous de cette mémoire? L’honorons-nous, la subissons-nous?
Que retient-elle, que nous livre t-elle ? Dans le bus un vieux Juif a amené avec lui son fils pour qu’il voit qu’il sache par autre chose que le souvenir.
Dans l’épisode Israël, la vieille femme que l’on suit remarque que plus personne ne parle Yiddish et qu’il n’y a plus de Juifs mais seulement des Israéliens. Le Yiddish est la langue de l’Holocauste, elle imprègne trop fort le Souvenir*. La douceur égarée de cette vieille juive arrivée de Russie ne la quitte jamais, désabusée, éreintée par la chaleur d’une Tel aviv qu’elle ne connait pas, elle continue sa recherche d’une cousine qui l’a oublié. Comment se souvient-on et Pourquoi se souvient on?
Elle est la tenace question de ce film. Ne pas oublier l’Histoire.
- L’écrivain italien Erri De Luca dit qu’il a appris le Yiddish de peur que cette langue ne soit plus parlée que par de vieilles juives égarées de part le monde. de fait il a lu la Bible dans le texte originel et en a fait une traduction en italien. »
EB
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