Finalement, Michel Blanc n'aura réalisé que peu de films : seulement 5 et le dernier en date, Embrassez qui vous voudrez, date de 16 ans. Dont Voyez comme on danse est une sorte de suite, un enregistrement de dysfonctionnements familiaux inspiré du romancier britannique Joseph Conolly. De la comédie de situation essentiellement, qui n'est pas loin de virer au vaudeville, avec des scènes courtes et un montage rythmé. Systématiquement, le film recherche le bon mot, la punchline acerbe qui claque. Tout cela dans l'air des temps avec des expressions qui font "jeune" (T'es en mode avion ou quoi ?). Il est indéniable que c'est assez amusant dans l'ensemble et que cela prête à sourire plus qu'à rire et qu'on est évidemment largement au-dessus de la navrante moyenne des comédies françaises. Pour autant, on aimerait un peu plus de profondeur tant cette mécanique semble au bout d'un moment tourner à vide. Et que s'amuser des turpitudes comportementales des uns et des autres a aussi ses limites. Bien sûr, il y a l'interprétation qui sauve les meubles et distrait relativement avec des actrices aussi éclatantes, chacune dans leur registre habituel. Viard, Rampling et Bouqyet, c'est du très solide et Rouve, particulièrement servi par le scénario, sert de punching ball idéal pour ces grandes dames. Le film a la politesse d'être relativement court et de ne pas insister dans une veine qui menaçait d'être répétitive malgré les rebondissements incessants. Un tout petit bon moment à passer avec ce film inoffensif, ce n'est pas à négliger avant d'aller se colleter à des nourritures cinématographiques un tantinet plus roboratives.