J'étais curieuse je l'avoue, de voir cette dernière réalisation de la madone, une femme dont l'énergie et le perfectionnisme m'ont toujours impressionnée, même si je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre.
Certes on ne va pas crier au chef-d'oeuvre et le film souffre d'un certain déséquilibre au niveau de la construction, mais son esthétisme raffiné et la sincérité qu'il dégage ne m'ont pas laissée indifférente.
En choisissant de faire le parallèle entre deux situations à deux époques différentes, Madonna n'a pas opté pour la facilité: il aurait fallu accorder en effet la même attention aux deux époques, exercice périlleux s'il en est pour une réalisatrice déterminée mais non aguerrie.
Alors si la vie de Wallis la riche Américaine divorcée deux fois et d'Edward, le roi amoureux est un pur ravissement pour l'oeil tant chaque détail, chaque objet est pensé avec amour et intelligence, la vie de Wally Winthrop, jeune femme des années 1990 à Manhattan nous apparaît sans relief comparée à l'univers raffiné et brillant dans lequel on aurait presque envie de se perdre.
J'ai aimé toutefois ce tourbillon de sensations et ces quelques instants de grâce pour dépeindre ce W.E. ( Wallis Edward qui la coïncidence aidant signifie Nous en anglais), double portrait de femmes où chacune est partagée entre l'amour et la fuite de l'être aimé devenu un danger pour elles.
Il faut se laisser transporter dans les errances de Wally, jeune femme d'aujourd'hui qui a développé un lien si fort avec le personnage historique de Wallis qu'elle en est devenue le double, pour goûter le charme indéniable de ce film qui montre que "l'amour peut aussi bien être une prison qu'un long chemin vers la liberté".