Souhaitant me plonger dans la politique américaine en cette actualité électorale, j'ai vu (avec un peu de retard) le "W" de Stone. Et ma foi, ce fut une bonne surprise. Moins lourd qu'à l'accoutumée (et donc moins percutant), Stone fait montre de nuance (pas sa qualité première) et dépeint un Bush complexe, presque attachant dans sa volonté de prouver par tous moyens (même les plus discutables) à son père qu'il est à la hauteur de ses espérances et de son frère Jeb.
Le récit se déroule au moment de l'intervention en Irak et est entrecoupé de flashback, allant des débuts de l'âge adulte de Bush fils et ses errements sur le plan personnel et professionnel (alcoolisme, découverte de la foi, laquelle est essentielle pour comprendre ses décisions futures) jusqu'à son élection au poste de Gouverneur du Texas.
Les séquences actuelles, desquelles ressort le rôle central des néoconservateurs dans la décision de l'intervention, sont très intéressantes. Celle-ci apparait en creux comme une façon de "finir le job" du père, à qui le fils reprochait de ne pas être allé assez loin la première fois, ce qui, selon lui, lui aurait coûté la réélection.
La réalisation est efficace mais c'est du Stone sage (et manifestement sobre) sur la forme, on est loin des excès de "Tueurs nés" voire de "JFK" et son montage abrupt.
Un mot sur le casting impérial, Brolin en tête, mais Cromwell n'est pas en reste dans le rôle de Bush père.
Prochaine étape : voir "Vice" avec Dick Cheney en personnage central cette fois ci.