Encore une fois, Oliver Stone prend le spectateur à contre pied avec ce film. Je m'explique: faire un biopic sur le président le plus calamiteux que les Etats-Unis aient connus, prédisposait à une charge polémique ou une satire virulente sur le personnage ou la politique que représente George W. Bush, or il n'en est rien.
En effet, le réalisateur américain habitués aux controverses, se contente donc de narrer le parcours d'un homme pour qui le costume de président ,de la première puissance mondiale, n'était pas du tout à sa mesure.


Hormis la politique désastreuse de l'administration Bush, Oliver Stone dépeint un personnage alcoolique, pas très cultivé (par rapport à son entourage) et arrive à nous procurer un sentiment de compassion à son égard pour diverses raisons: il a toujours vécu par procuration, c'est le mal aimé de la famille, il est constamment manipulé,...
Bref, on s'aperçoit finalement que George W. Bush n'est qu'un simple paumé qui a toujours rêvé de faire une carrière de base ball en tant que joueur.


Le scénario est heureusement non linéaire, même si une bonne quantité de flashbacks (qui témoignent les moments clés de sa vie se situant avant son double mandat) sont présents dans la première heure.
D'ailleurs, celle-ci constitue la partie la moins intéressante du métrage. Non pas que je me suis ennuyé, le chapelet de saynètes est plutôt cocasse dans son ensemble, mais pour moi le véritable intérêt du film c'est quand ça parle politique, quand les choses sérieuses commencent, ça en devient passionnant. Assister aux réunions de la politique extérieure américaine fait froid dans le dos: la vision géopolitique du vice président Dick Cheney est bien flippante.


Niveau interprétation, je suis assez satisfait du casting dans son ensemble, avec en tête Josh Brolin, qui n'avait pas du tout le physique de l'emploi de prime abord et pourtant grâce à sa gestuelle et ses mimiques on croirait vraiment le Bush original. Sans oublier le bluffant Richard Dreyfuss en Dick Cheney, pourquoi cet acteur est si rare de nos jours ?


Seul véritable bémol dans ce film, c'est la partition musicale: elle est rare et pas vraiment inspirée pour le coup.

Jubileus
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le 7 sept. 2015

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