Tous les documentaires ne sont pas à prendre au pied de la lettre...
Voilà un bon exemple d'un documentaire à la fois intéressant, putassier, alarmiste et accusateur à l'emporte pièce. Car ici on parle de l'état du système éducatif américain à la fin des années 2000. Mais peut être qu'on pourrait parler du même système éducatif des autres pays développés... Peut être qu'on pourrait parler des élèves, des parents, des programmes ou des intérêts économiques mis en jeu...
Ouais. Mais on va faire plutôt simple. On va dire que le problème vient surtout... Heu... Tiens, de l'incompétence des profs... Allez, hop, zou, c'est bien, c'est pratique, on va surtout appuyer sur ça. Par contre on va éviter de parler des parents absentéistes ou des universités riches qui préfèrent placer leurs élites au sommet des chaînes du pouvoir.
Donc ce "documentaire" est bien foutu, il n'est pas trop larmoyant, il présente pas mal de choses, mais il a tendance à faire du Michael Moore. On appuie sur ce dont on est convaincu, sans forcément être curieux ou malhonnête, ce qui donne une vision unidimensionnelle de la chose. Après, c'est le réalisateur qui prend la décision de faire un docu objectif ou subjectif. Là, c'est surtout le grand syndicat des enseignants aux USA, qui empêchent les mauvais profs de se faire virer, sur qui on tire violemment. Bien entendu, les enseignants dans ce pays ont comme partout leurs brebis galeuses, mais de là à trouver navrant qu'il y ait un système qui protège les profs fait froid dans le dos.
Un film à prendre avec des pincettes, comme beaucoup d'œuvres américaines qui ne savent pas vraiment la différence entre pamphlet et témoignage. Comme disait Thelma Schoonmaker, le documentaire a une vie propre, là c'est un peu un chien tenu en laisse qu'on nous donne à voir.