Walden, réalisé par la tchèque Bojena Horackeva, possède indéniablement du potentiel sur le plan romanesque. Cette chronique des temps amoureux pour deux jeunes lituaniens, en 1989, à la veille de la chute du mur de Berlin, cumule en effet visions romantique et sociale avant un basculement vers une époque nouvelle. Potentiel, oui, mais pas tout à fait concrétisé à l'écran dans un récit qui s'inscrit aussi une trentaine d'années plus tard avec son héroïne revenant dans les lieux où elle a connu ses premiers émois sentimentaux. Il semble évident que la réalisatrice essaie à la fois de retrouver la réalité d'une époque et de lui donner des couleurs nostalgiques, embellies par le passage du temps. Le ton est un peu incertain de même que les stricts faits pour lesquels un certain flou prédomine. Dommage, parce que le couple au centre de l'histoire possède un charme et une alchimie flagrants et qu'il n'est pas désagréable de cheminer un moment en leur compagnie. Bojena Horackeva a souhaité donné du rythme à sa narration en coupant assez vite les dialogues, au point que certaines scènes ne semblent pas donner tout leur suc et que l'on se retrouve frustré sans possibilité de ressentir une émotion à laquelle on aurait rogné les ailes. Et l'on ressort de Walden avec l'impression d'un film inabouti qui n'est pas allé jusqu'au bout de ses intentions.