Pour une fois qu'il ne fallait pas de suspense...
Walkyrie était sans nul doute le film qui pouvait faire remonter à l’époque Tom Cruise dans nos estimes. En effet, l’acteur avait besoin d’un sujet en or pour effacer sa rupture avec la Paramount et ses « histoires » avec la scientologie. Encore fallait-il que le film soit au top du top de ce que l’on pouvait voir. Pour Walkyrie, ce n’était pas entièrement le cas. Contant un fait historique, il était impératif de ne pas commettre l’erreur que pourtant le film fait : user du suspense. En effet, à quoi cela sert de raconter une histoire avec ce qu’il faut de tension, d’énergie et un effet de fiction alors que le dénouement est connu bien avant que le film ne commence ? À quoi cela sert de décrire en détails une opération dont l’échec est à nos yeux inévitable, alors que l’on aurait préféré s’intéresser bien plus aux personnages qui auraient mérité d’être bien plus approfondis ? Dès l’écriture du scénario, Walkyrie se plante en beauté, l’empêchant ainsi de flirter avec les cadors du genre. Et pourtant, le film peut remercier bien des atouts qui lui permettent d’être un long-métrage digne de ce nom : casting honorable, mise en scène nerveuse et palpitante de Bryan Singer, musique de John Ottman… tout ce qu’il faut pour pas que l’on ne s’ennuie pas une seule seconde. En conclusion, Walkyrie se révèle être un film de bonne facture qui se suit grandement, mais dont l’intérêt reste absent. En tout cas pour ceux qui ignorent cette histoire, mais même le simple fait de savoir qu’Adolf Hitler se soit suicidé en 1945 gâche l’intégralité du scénario.